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( 9 décembre, 2011 )

Si J.S. Bach m’était conté… Episode 4

Les pensées d’Ambrosius.

Chapitre 1

Si J.S. Bach m'était conté... Episode 4 dans Si J.S.BACH m'était conté...

 
http://www.youtube.com/watch?v=bXwHORPeOsg

 

Johann Ambrosius Bach regardait, non sans fierté, ce dernier-né que lui avait donné son épouse tant aimée Elisabeth, juste deux jours auparavant…

 dans Si J.S.BACH m'était conté...

Il pouvait dormir à présent ce coquin, après s’être bien fait remarquer à la Georgenkirche de notre bonne ville d’Eisenach, où il avait reçu son baptême !

Les murs de cette église qu’Ambrosius connaissait bien, car il y dirigeait la musique instrumentale en compagnie de son cousin Johann Christoph, l’organiste le plus doué que la famille Bach ait engendré jusqu’à présent, en avait vu bien d’autres. Et puis, une église sans cris d’enfants, est-ce vraiment une église ?

Pour fêter l’évènement, il ne fallait pas moins qu’un banquet réunissant famille et amis, dont les deux parrains : Johann Georg Korch, garde forestier du Duché d’Eienach et Sebastian Nagel, stadpfeifer (joueur de fifre) à Gotha.

 

Mais… Faisons-nous « petite souris », et imaginons ce qui se dit dans la maison natale du petit Jean-Sébastien, ce 2 avril 1685…

« Quel paradoxe ! Protester avec autant de virulence pour quelques gouttes d’eau purificatrices, quand on porte le nom de Bach… »

Ainsi parlait Johann Georg Korch de son filleul à Ambrosius, qui lui répondit en remplissant généreusement son verre :

« Buvons et rendons grâce à Dieu d’avoir donné à mon fils une telle énergie. »

Une autre voix se fit entendre, celle du deuxième parrain, Sebiastian Nagel :

« Et de si puissantes cordes vocales ! »

 

Ambrosius :

« Élément non négligeable pour l’intégrer, dès que possible, dans notre chorale… »

 

Johann Georg Korch :

« Éternels incorrigibles êtes-vous, Messieurs les musiciens, victimes de cette déformation professionnelle qui n’appartient qu’à vous ! Et si vous laissiez à mon filleul le temps de grandir un peu : serait-ce un effet de votre bonté ?!?

(il se retourne)

Qu’en pense son oncle, notre éminent et non moins talentueux organiste Johann Chrisptoph ?… »

 

En effet, celui-ci venait de faire son entrée.

Il répondit d’un air distrait :

« Plaît-il ? Oui, ho ! Sans aucun doute… »

En fait, il n’avait rien écouté de cette conversation dont le sujet était bien le dernier de ses soucis.

 

Ambrosius, intrigué :

« L’amertume se lit sur ton visage.

Conte-moi tes chagrins … »

 

Johann Cristoph :

« Conter, hum… « Compter », oui… Tout est là !

Quelques créanciers indélicats ne cessent de se rappeler à mon bon souvenir, tandis que la ville tarde à me régler les salaires qui me sont dus, ainsi que quelques débiteurs dont il me faudrait soigner l’amnésie.

Ces détails sordides n’auraient qu’une importance insignifiante, s’ils n’avaient pour conséquence de me voir menacé d’être bientôt délogé de ma maison ! »

 

Ambrosius :

« Tu mènes grand train de vie, nous en avons déjà discuté… Peut-être serait-il salutaire de renoncer à certaines ambitions, te rappeler que nous sommes tributaires de ceux qui nous emploient et nous donnent rémunération, non le contraire. »

 

J. Christoph :

« Tu parles d’or (celui qui me fait défaux) comme tous les Bach, mais il nous faudra bien rompre un jour avec ce statut de « larbins », si dorées soient les cages qu’on nous affecte !

J’ai croisé, chemin faisant, un des éminents membres du Conseil Municipal qui m’a confirmé que ma demande d’augmentation de salaire était refusée, une fois de plus…

Un jour je me lasserai d’Eisenach et de ces notables, dont l’avarice n’a d’égale que leur incompétence !!! »

 

Ambrosius :

« Chut ! Ne parle pas trop fort, il en est quelques-uns ici et nous devons composer avec… »

 

J. Christoph, retrouvant un léger sourire :

« Hum ! « Composer », tu l’as dit… Mais que faire avec de tels sujets ? Leur contrepoint sonne si faux… »

 

Ambrosius :

« Joli trait d’esprit, ce qui n’a rien pour m’étonner d’ailleurs ! Tu es le plus brillant d’entre-nous, mais le plus ruiné aussi, parcequ’il y a un élément que tu t’obstines à ignorer : « la raison »… »

 

J. Chrstoph faisant la moue :

« La raison ? Mais quelle horreur, tu parles toi aussi comme un comptable !!! »

 

Ambrosius, lui sevant un verre à son tour :

« Installe-toi et buvons ce nectare, dont notre Seigneur a dit que c’était son sang !

Il nous aidera à avoir confiance en demain… »

 

 

J. Christoph :

« Ho ! Ce n’est pas Dieu et encore moins son fils qui me posent problème, ce sont les hommes : ces mortels qui nous tuent à petit feu… » 

 

Johann Christop Bach, fils aîné d’Henrich, était effectivement le musicien le plus doué de la famille… Du moins avant que son neveu ne se mette à composer à son tour, bien plus tard.

Voici la musique qui berça les premières années du petit Jean-Sébastien :

http://www.youtube.com/watch?v=2j7UkErBOxQ

 

A suivre…

( 12 janvier, 2011 )

Si J.S. Bach m’était conté… Episode 3

3) QUELQUES PRECURSEURS… 

JSBWohnorte.png 

Le parcours géographique de toute la vie de J.S. Bach.

http://www.youtube.com/watch?v=d9EN27Zh_vg&feature=related

Si J.S. Bach m'était conté... Episode 3 dans Si J.S.BACH m'était conté... topic1 

C’est donc le 31 mars 1685 que la maison Bach-Lämmerhirt accueille « le petit dernier »…

L’ainé, J. Rudolf, n’a vécu que six mois : il aurait quinze ans.

 dans Si J.S.BACH m'était conté...

Pachelbel signature.gif(1653-1707)

J. Christoph, qui a quatorze ans, va bientôt partir pour Erfurt rejoindre l’ami Pachelbel, organiste à la Michaeliskirche, qui l’accueillera comme élève, ainsi que par l’oncle Aegidius, directeur de la musique de la ville.

J. Balthasar a douze ans, J. Jonas dix ans, Maria Salomé huit ans, Johanna Juditha cinq ans et J. Jacob trois.

A tous ces frères et soeurs, il faut ajouter des compagnons, des apprentis, un petit cousin !

 

Deux jours après sa naissance, Johann Sébastian est baptisé  à la Georgenkirche, l’église où officiait l’oncle Christoph en qualité d’organiste et son père Ambrosius, haussman chargé de la musique instrumentale.

Martin Luther. 

A noter : cette église est celle où Luther (1483-1546) fit son fameux discours contre l’Eglise de Rome, après sa condamnation par la diète de Worms…

Nous reviendrons plus tard sur la vie de cet homme, fondement du chemin spirituel de toute la famille Bach, raison pour laquelle Veit quitta sa Hongrie natale et J. Sébastien accepta toutes les épreuves de sa vie en restant toujours humble, sans en vouloir au reste du monde.

Johann Sebastian Bach en famille

Une réunion de famille au temps de Jean-Sébastien (au clavier)

 

Le premier maître de Jean- Sébastien fut l’oncle Johann Chrispoth (le fils ainé d’Heinrich), qui fut, bien avant son neveu, l’un des plus grands musiciens de la famille.

Les deux avaient beaucoup de traits de caractère communs, comme le précisera plus tard Carl Phillip Emanuel, en évoquant l’histoire de la famille.

Le deuxième maître de J.S. Bach fut sans conteste le grand organiste et compositeur Buxtéhude, dont les oeuvres devaient lui servir, tel un tremplin qui l’envoya en plein coeur du génie universel.

Dietrich Buxtehude (1637-1707)

http://www.youtube.com/watch?v=rCqcDHdMT7Y

http://www.youtube.com/watch?v=tZvNbyX0EnM

Mais s’il fallait trouver un précurseur de génie, celui-ci serait né un siècle avant JSB et il aurait pour nom :

Heinrich Schütz (1585-1672)

http://www.youtube.com/watch?v=FBXMlZrmiB0¨

http://www.youtube.com/watch?v=Kad2mFiycS0&NR=1

Originaire de la Thuringe comme les Bach, il fut organiste de la cour à Kassel, puis jusqu’à sa mort Kapellmeister de l’électeur de Saxe à Dresde.

Mais, si talentueux qu’aient pu être ceux qui l’ont précédé, à l’écoute de n’importe quelle oeuvre de Jean-Sébastien, chacun ne pouvait que se rendre à l’évidence :

l’élève avait dépassé ses maîtres…

BWV 35

http://www.youtube.com/watch?v=K8SHVeU9dIU

BWV 248

http://www.youtube.com/watch?v=a6MMW-NJmt8&feature=related

Nous verrons, dans l’épisode 4, quels étaient les courants musicaux dans l’allemagne centrale du XVIIème siècle…

( 9 janvier, 2011 )

En attendant le 3ème épisode de la vie de J.S. BACH…

David Fray en répétition nous dévoile l’esprit du Maître… 

En attendant le 3ème épisode de la vie de J.S. BACH... dans Si J.S.BACH m'était conté...

http://www.youtube.com/watch?v=v2I0tQIA_AE&feature=related

BWV 1056 version David « produit fini » : c’est du velours et c’est « cadeau » :

http://www.youtube.com/watch?v=5MQVMmgpx0w&feature=fvw

A bientôt pour le 3ème épisode de « Si J.S. BACH m’était conté… »

( 26 décembre, 2010 )

Si J.S. Bach m’était conté… Episode 2

2) DE « VEIT » A JEAN-SEBASTIEN

Si J.S. Bach m'était conté... Episode 2 dans Si J.S.BACH m'était conté... empire_charles_quint

http://www.youtube.com/watch?v=2cO5QOqqWqw

Ainsi donc, Veit, Le Premier Bach musicien, vivait en Hongrie.

Sa foi était luthérienne et il n’était pas question pour lui d’y renoncer.

C’est pour échapper à la guerre religieuse menée par Charles Quint et aux persécutions qui en découlaient que le bon Veit vendit tous ses biens et se fixa à Weichmar, près de Gotha, où sa foi était tolérée, dans la Thuringe qui sera le fief de la famille Bach…

220px-Thueringen-Wechmar-Veit-Bach-M%C3%BChle dans Si J.S.BACH m'était conté...

Le moulin de Veit à Wechmar.

Veit eut au moins deux enfants dont Hans, l’arrière-grand-père de J.S. Bach.

Il était à la foi meunier et musicien. Il jouait de la cithare après son travail.

Né à Wechmar en 1549, il a pu développer ses talents de musicien auprès de son oncle Caspar qui le recueillit à Gotha en qualité d’élève.

Revenu à Weichmar, il épouse Anna Schmied, fille d’un hôtelier.

De nombreux voyages en Thuringe lui permirent d’exercer et de perfectionner son art.

Le monde musical de cette époque était domminé par, entre-autres, un organiste et compositeur néerlandais : Jan Pieterszoon Sweelinck (1562-1621), dont nous aurons l’occasion de reparler…

http://www.youtube.com/watch?v=KQw3wo08bbM

A la mort de son père (1577 ?), Hans reprend le moulin de celui-ci.

Hélas, il ne peut échapper à une épidémie de peste qui l’emporte en 1626 !

Il avait su se faire un statut suffisamment puissant pour laisser un portrait à la postérité, ainsi que trois enfants musiciens :

- Johann (1604-1673)

- Christoph (1613-1661) le papa d’Ambrosuis, géniteur de Jean-Sébastien

- Heinrich (1615-1692) le grand-père de Maria Barbara, 1ère épouse de Jean-Sébastien (!).

Hans, fils de Veit l'ancêtre des Bach

Hans, fils de Veit, l’ancêtre 
des Bach.

Christoph eut lui-même trois enfants musiciens :

- Georg Christoph (1642-1697),

dont la seule oeuvre connue à ce jour est :

Siehe, wie fein und lieblich ist es

un concert vocal sur le spaume 133, en l’honneur de la visite de ses frères venus fêter son anniversaire (en septembre 1689)

http://www.youtube.com/watch?v=SNRvuVVc7j0

Ses deux frères,

- Johann Christoph (1645-1693)

- Johann Ambrosius (1645-1695), 

étaient jumeaux et si ressemblants que même leurs épouses ne pouvaient les distinguer !

Carl Philipp Emanuel, le plus doué des fils de J.S. Bach, écrira, en évoquant son grand-père et son grand-oncle :

« … Leur manière de parler, leurs sentiments, tout était identique. »

Johann Ambrosius Bach se lia d’amitié avec un musicien de renom nommé Johann Pachelbel, qui devint un ami incontournable de la famille Bach…

Ceci fut composé 5 ans avant la naissance de Jean-Sébastien :

http://www.youtube.com/watch?v=JvNQLJ1_HQ0

 

A suivre…

 

( 11 décembre, 2010 )

Si J.S. BACH m’était conté… Episode 1

1) LORSQUE L’ENFANT PARAIT

Si J.S. BACH m'était conté... Episode 1 dans Si J.S.BACH m'était conté...

http://www.youtube.com/watch?v=S6yuR8efotI&feature=related 

  dans Si J.S.BACH m'était conté...

Eisenach, le samedi 31 mars 1685 : Elisabeth Bach, née Lämmerhirt, épouse du Haussman J.Ambrosius Bach, met au monde son huitième enfant, Johann Sébastien…

Qui pouvait deviner que, bien des années plus tard, la statue du personnage que deviendra ce bébé, serait l’élément incontournable de pélerinages d’admirateurs venus de toute la planète, sur son lieu de naissance ?…

Sculpture de A. von Donndorft

Devant le Bachhaus d’Eisenach.

Le nom  »Bach » (ruisseau en français) était déjà synonyme de « musiciens », depuis quelques générations.

 

J.Ambrosius Bach, frère jumeau de J.Christoph.

Au sein de cette belle Thuringe, Ambrosius accueille avec joie cette nouvelle naissance, sans se douter que ce nourrisson sera considéré, dans les siècles à venir, comme l’un des plus grands compositeurs de tous les temps…

BWV 1 – 1. Wie schön leuchtet der Morgenstern :

http://www.youtube.com/watch?v=Fz9_25PyJ_w

Un dénommé Veit, boulanger de profession, fut le premier ancêtre des Bach à être répertorié.

Il aimait la musique et ne se séparait jamais de son cistre,

 

petit instrument à corde de l’époque, très populaire.

La légende veut que Veit apprit à respecter la mesure au son du moulin et qu’il faut voir là l’origine de la pratique chez tous ses descendants.

La sonorité de l’instrument :

http://www.youtube.com/watch?v=P3hniK094tw

 

Je vous raconterai l’histoire de Jean-Sébastien Bach ainsi que celle de sa famille, au gré de ma passion pour cet homme qui, s’il ne fut jamais une « star », n’en demeure pas moins un génie universel, reconnu entre-autres, parmi les moins anonymes, par Mozart et Beethoven (excusez-moi du peu !!!), bien avant que Mendelson ne le fasse connaître à un public beaucoup plus populaire…

 

A suivre…

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