( 1 mai, 2010 )

CIVILISALIS (5)

Épisode n° 5 :  »Épître de Réfractus aux mutants (2ème partie)« 

Pompeiians flee the city in an illustration of the A.D. 79 eruption of Mount Vesuvius

Chapitre 6 : « Juste une mise au point…« 

Réfractus, se tenant le menton :

« Celui que vous appelez « le grand homme à la barbe blanche », ce Dieu qu’on vous peint effroyable (si terrifiant !) n’a rien qui vous doive effrayer ! Du reste, existe-t-il où non ? Sachez, si je peux vous parler en toute franchise, que c’est bien le moindre de mes soucis… »

La foule :

« Hoooo !!! »

Réfractus : 

« Ben oui… C’est comme ça !!! Ça en dérange certains, particulièrement Fanatus, votre « faux frère », mais je suis un incorrigible cartésien…

Il a très certainement oublié de vous parler de « Saint Thomas », que j’ai moi-même intitulé le « patron de la science » ! Grand homme, celui-là … Vous pourrez demander des renseignements  complémentaires le concernant à la permanence de l’abbé Crédilus (s’il n’accepte pas le poste d’aumônier d’Alternatis : je ne suis pas dans la merde !!!) !

Dans cet esprit, je pense que c’est la seule chose que j’ai en commun avec Autocratus : un souci de gérer les réalités sur le terrain avec les faibles moyens existants qui restent. La différence entre lui et moi est la manière dont nous les appréhendons : demandez aux plus anciens de notre communauté… »

CIVILISALIS (5) dans Civilisalis

L’un des patriarches aux mutants :

« Pour sûr que si ce gamin-là (montrant Réfractus) n’était pas venu nous rechercher dans ce vaisseau de la mort, tous les anciens ici présents ne seraient qu’un nom de plus sur cette foutue plaque de marbre,  que nous avait réservé c’te charogne d’Autocratus (il crache par terre en signe de mépris) !!! Vas-y gamin (il fait un clein d’oeil) : continue… »

Réfractus, reprenant : 

« Merci ami…

En vertue de tout cela, notons que pour ma part : je ne me contente pas de buller sur un nuage,moi, pendant que mes sujets se font massacrer, meurent de faim où se font torturer par des barges qui se disent inspirés par lui !!! »

Boris, l’un des mutants, fronçant le sourcil :

« …Par Autocratus ? »

Réfractus, agacé :

« Mais non ! Je parlais de Dieu… Faut suivre, mon vieux !!! »

Voyant que le ton qu’il avait pris lui avait fait de la peine, Réfractus se trouva très embêté… Il dit à Boris :

« Fais-pas la tête, mon grand : j’oublie souvent que vous, mes enfants ( c’est comme cela qu’il appelait les mutants), vous avez une sensibilité supérieure à la nôtre… »

Il descend de la scène et se mêle à la foule, posant ses deux mains sur les épaules de Boris, le regardant droit dans les yeux. Il dit :

« A force de vivre avec tous ceux qui l’ont perdu, j’ai fini par adopter leurs manière un peu rustique, pour ne pas dire rustre !!! »

un moment de tristesse

Boris essuie une larme, Réfractus reprend :

« Je ne suis pas le meilleur des humains, je ne pense pas être le pire non plus…

Je t’ai parlé comme je l’aurais fait à un ami qu’on veut bousculer un peu : il n’y avait pas de méchanceté dans mes intentions… »

Boris se blottit contre les bras de Réfractus, qui lui dit :

« Viens avec moi, sur la scène : tu seras mon bras droit et mon conseiller… Si je me plante, si je fais une bourde : tu peux me reprendre quand tu veux… »

Les deux montent sur la scène, Réfractus montrant du doigt Boris :

« Et on fait une ovation à mon amis Boris !!! »

Pendant que la foule applaudissait, Probus se disait :

« C’est pour ça que je l’aime, celui-là : quel pouvoir d’improvisation !!! Et quel coeur, surtout… »

Boris retrouvant son sourire à la satisfaction de Réfractus, ce dernier reprend :

« Mes enfants : il faut à tout prix éviter la division si nous voulons nous en sortir…

Voulez-vous vous en sortir, croyez-vous en moi ?!? »

La foule et Boris :

« Ouiiiiiiiiiii !!! »

Boris, dans une soudaine inspiration :

« Et vous : croyez-vous en vous ?!? »

La foule, entousiaste :

« Ouaiiiiiiiiiis !!! »

Réfractus, complètement bluffé :

« Sur mon coeur, mec !!! »

Les deux se font une accolade chaleureuse…

Prisca :

« Maî… Heu, Réfractus… Qui est ce personnage que tu appelles « Dieu », et que lui reproches-tu ?!? »

Réfractus :

« Ha ! (soupir) Ce que je reproche à ce « noble Papy », c’est de nous laisser dans le doute, de ne même pas nous faire savoir s’il existe ou non… Fanatus et ses « clones » (la vache, je vais encore en vexer un où deux : on a frôlé l’incident !)… Pardon : ces « semblables » aiment jouer sur l’ambiguïté de la chose ! »

Amandine (mutante) :

« Donc, tout ce que nous a enseigné Frère Fanatus était faux ?!? »

Réfractus :

« Non ! Les textes de bases étaient reconnus comme authentiques… Ce n’est que leur interprétation qu’à mon modeste niveau je conteste !!! »

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Prisca :

« Frère Fanatus n’a cessé de nous répéter que notre conception avait fâché le grand homme, comme ceux dont nous portons les gènes qui , jadis, voulurent atteindre son royaume en construisant une tour immense… Et que ceux dont nous sommes issus ne parlent pas le même langage et sont divisés à cause de nous !!! »

 La tour de Babel par sainz

Réfractus :

« Décidément, mes amis mutants et toutes les femmes qui sont ici, ou ailleurs : vous avez le dos large… Très large ! Faut-il que les Hommes soient si peu sûrs de leur convictions, qu’ils se cherchent des alibis dans des travers qu’ils vous inventent, pour excuser leurs propres lacunes, doutes et névroses… Et d’entre-eux ceux qui se disaient représenter la spiritualité mais n’étaient en fait que de sombres pervers : demandez à certains enfants, ici !!! »

Un des enfants :

« Ce qu’on fait certains frères sur nous :  nous pensions que c’était une pénitence, le prix à payer pour nos fautes… »

Réfractus, scandalisé :

« Non mais : je rève, là !!! De quelle faute parlez-vous ?!? Alors, on vous fait croire à vous aussi que vous devez payer le prix de votre existence et régler une facture qui n’est pas la vôtre ?!? 

Mes enfants, je dis bien « tous » mes enfants (les mutants et les jeunes) : comment pourriez-vous être tenus pour responsables de toute la misère et des incompétences d’un monde qui vous a précédé ?!?

En vérité, je vous le dis (Mais qu’est-ce qui me prends, moi ?!? Voilà que je parle comme Jésus !!!) : heu… C’est à celui ou celle qui est responsable de votre existence qu’on doit demander des comptes, mais surtout pas à vous : vous n’avez rien contrôlé dans cette histoire, que je sache !!! »

Boris, nostalgique :

« Nous ne demandions qu’une chose : l’affection d’une Maman… Le reste n’était que détail. »

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Réfractus :

« Je le sais bien… Votre Maman ne fut qu’une pipette ! Côté affectif, on pouvait rêver mieux… »

Boris :

« Et nos Papas se nomment « ADN »… Pour les humains, nous n’étions qu’un numéro de dossier, sans cette âme qui fait la différence entre celui qui existe d’une manière légitime et nous, objets de leurs expériences !!! »

Prisca, à Boris :

« Mais, depuis : Notre Maî… Réfractus nous a reconnus et considérés comme des êtres vivants, non ?!? Il nous a donné les Mamans qui nous manquaient… »

Sacha, un mutant : 

« Bénit soit nos Mamans adoptives qui nous ont donné tout leur amour ! Bénit soit notre Maî… Réfractus, qui les a mises sur nos chemins de désespoir et a fait de nos vies d’enfer le Paradis !!! »

Boris, les yeux de nouveau humides, désignant Réfractus (un peu dépassé par ce débat qui venait de naître) :

« Et on fait du bruit pour celui qui nous a donné tant d’amour et de respect !!! »

La foule applaudit, tandis que Réfractus dit :

« Vous me gênez, mes enfants…

Quoi qu’il en soit, vous avez la pureté que vos pseudo-géniteurs ne possèdent plus depuis longtemps et ce, depuis moult générations : le désintéressement !!!

Croyez-moi, c’est votre plus grande richesse que celle de votre coeur si meurtri…

Lors des siècles précédents, particulièrement au XX ème et XXI ème : les Hommes se vendirent à tel point qu’on vit se réincarner les marchands que le fils de « l’homme à la barbe blanche » fouetta avec tant de colère, lui qui était si pacifique…

Ceci fut d’autant plus surprenant qu’ au XIX ème, on venait juste de tourner une page qui ne fut pas la plus glorieuse de l’histoire des titulaires de vos ADN : l’esclavage !

Plus tard, cela devait porter un autre nom… Les chaînes se transformèrent en cravates, et les fouets en « actions », qui de valeurs ne portaient qu’un nom galvaudé !!!

Ceux qui portaient ces « chaines d’un temps nouveau » faisaient la pluie et le beau temps dans le monde virtuel nommé « spéculation ».

En un « clic », sur un clavier sans âme et un écran vide de toute conscience, il pouvaient décider de l’avenir d’un monde où l’individu titulaire d’un poste « CDI », pouvait se retrouver à la rue du jour au lendemain, malgré qu’il ait contribué aux bénéfices de cette entreprise qui étaient sa raison de vivre et lui donnait cette dignité qui rendait à l’humain sa raison d’être : celle qui donne au vivant cette étincelle qui lui rappelle que chacun a sa place dans ce monde, malgré qu’il soit constitué d’une minorité d’égoïstes qui a le pouvoir décisionnaire !!! »

« Chassez le syndicaliste, il revient au galop !!! »

La foule : 

« Hoooooooo !!! »

Cette voix n’était autre que celle d’Antécrédilus, l’abbé rebelle. Réfractus lui répond :

« Ha te voilà, toi !!!

Tu as fini ta discution théologique avec Barjus ? »

Crédilus :

« Oui… Mais je te dis pas la prise de tête ! Il est grave, ce mec-là !!! »

Réfractus :

« Chut ! On en parlera en privé… Nous n’avons pas d’autre espoir pour l’avenir d’Alternatis (et sûrement de Civilisalis…) ! »

Boris, regardant très haut vers l’horizon lunaire :

« Cette lumière dans ciel, regardez !!! »

Réfractus :

« C’est par elle que viendra notre salut… (Pourquoi j’ai dit ça ? Faudrait peut-être que je consulte !) »

Crédilus :

« T’arrêtes un peu de leur bourrer le mou ! Il s’agit du vaisseau de Phill Anthrope qui rejoint la base de Civilalis avec un survivant nommé Kass Burnoss… Je ne sais pas ce qu’il a fait au général Rabuis dans le passé, mais d’après mes sources, ce dernier commence à faire dans son froc et se cantonne dans ses quartiers ! »

Réfractus :

« Crédilus, enfin ! Est-ce comme ça que parle un homme d’église ?!? »

Crédilus, faussement géné :

« Pardon, « Don Réfractus » : un moment d’égarement… »

Réfractus :

« Te fous pas de ma gueule, en plus ! Occupe-toi donc de tes clients : je te les ai chauffé… »

Crédilus, observant Réfractus qui était euphorique :

« T’as fumé la moquette ou quoi ? »

Réfractus :

« Ho non : mais tout ce qui peut emmerder Rabuis me ravis ! Il me faut Kass Burnos dans mon équipe, quand il aura foulé le sol lunaire. »

 

Suite au prochain épisode…

( 16 mars, 2010 )

CIVILISALIS (4)

Épisode n° 4 : « Épître de Réfractus aux mutants (Partie 1)« 

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Chapitre 4 : « Flash Back en plein épître.« 

Sur Alternatis, la base de Rétractus, il y avait une foule qui semblait attendre un évènement. A sa tête, les mutants étaient en première ligne.

Probus, le premier ministre et ami de Réfractus :

« Je crois que l’on nous attend, cher Réfractus… »

Réfractus, faisant des schémas sur un tableau et se grattant la tête :

« Comment cela ?… Aurais-je omis une de nos innombrables réunions ?!? »

Probus :

« Celle-là n’était pas prévu au programme… Mais elle est la conséquence directe de ton désir de faire plaisir à tout le monde, en disant « amen » à toutes les revendications ! »

Réfractus, soupirant et grimaçant :

« Peux-tu me traduire, mon bon Probus ? Je t’avoue que mes neurones sont un tantinet éprouvés, ces derniers temps (surcharge de travail ! )… »

Probus :

« En accordant le droit de mariage et d’adoption aux homosexuels (ta dernière initiative qui n’a pas fini de faire jaser dans les cantons interstellaires), tu t’es mis à dos toute la communauté religieuse ! »

Réfractus :

« Écoute-moi bien : la communauté religieuse, ce n’est pas ma priorité en ce moment…

D’ailleurs, j’ai toléré leur présence sur Alternatis, ni plus ni moins ! S’ils ont envie d’aller prospecter ailleurs que dans mon périmètre d’action, ils auront ma bénédiction !!! »

Probus :

« Je ressens comme un « léger courroux » dans ton phrasé… »

Réfractus :

« Tu peux le dire !!! J’enrage de savoir que ce qu’ils appellent leur « béatitude » ne consiste qu’à restreindre au quotidien toutes les libertés et plaisirs de nos sujets… Ils ne souhaitent faire de l’humain qu’un « mouton », qu’ils appellent « brebis » pour anesthésier ce qu’il reste de lucidité dans nos esprits, afin de mieux nous asservir… Détail aggravant : en utilisant la terreur pour ramener les plus faibles d’entre-nous dans ce troupeau qui n’est en fait que le reflet de leurs névroses !!! »

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Probus :

« Tu m’as déjà dit tout cela, mais jamais avec autant de colère… Tu me caches quelque-chose ! »

Réfractus :

« Oui : je ne voulais pas t’en parler, mais j’ai eu encore deux cas de pédophilie, rien que le mois dernier, parmi ces cléricaux de malheur… J’ai exigé de leur communauté  des sanctions exemplaires. Ces cons-là n’ont répondu que par des prières en sur-protégeant les coupables, au nom du « pardon », comme ils disent !!! »

Probus :

« Le bruit court qu’Autocratus serait en négociation pour récupérer les religieux… »

Réfractus :

« Grand bien lui fasse : je lui en fait cadeau… Ils feront plus de dégâts chez lui que ce qu’ont fait les mutants à Alternatis, avant que je ne les maîtrise ! »

Probus :

« Tu veux dire : avant que tu ne les apprivoises et qu’il ne te choisissent comme leur Messie, toi qui revendique ton statut de « païen »"… Comme je t’ai aimé ce jour là ! Tu as été grandiose !!! »

Réfractus :

« Je n’ai fait qu’écouter la détresse qui était en chacun d’eux… »

Probus, souriant :

« En tout cas, ils t’attendent pour le « rendez-vous dominical » que leur octroyait le « Frère Fanatus », qui n’est toujours pas là ( pour ne pas dire qu’il c’est fait la tangente !) »

Réfractus :

« C’est une blague ?… Je ne suis pas « calotin », moi !!! Je vais même te dire une bonne chose : je me suis fait virer à grands coups de lattes dans le derche du catéchisme par les bons pères (si généreux, convenons-en, mais dont l’amour peut faire terriblement mal, des fois !), très tôt dans ma vie et de bon heure, du reste…

Les rares fois où je suis entré dans une église, c’était pour draguer les filles !

Hé ! Si l’on devait aimer tous nos prochains, je me devais d’aimer toutes mes prochaines : parité oblige !!! »

Probus, après un soupir :

« Écoute, je n’ai pas d’ecclésiastique sous la main, alors… »

Réfractus :

« Et « Antécrédulis », l’abbé rebelle et concurrent de Fanatus ? »

Probus :

« Tu sais bien que ce n’est pas possible : il est en pleine discussion théologique avec notre savant Barjus, concernant ce que tu sais (et que nous saurons plus tard dans un prochain épisode)… »

 (André de Chastenet)

Réfractus :

« Ha, j’avais oublié ! Tu sais : avec tous les dossiers que j’ai sur le dos…

Bon, je vais m’y coller !

Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur raconter ? La bible, c’est pas mon credo : tu le sais bien, pour ne pas dire que je n’y entrave que dalle !!! »

Probus :

« Parle-leur de « ton ancien testament », ce que tu connais, toi, de ton passé et de celui des tiens… Improvise, merde !!! »

Réfractus, fronçant les sourcils :

« Tu m’aides, là… Bon : je me lance ! »

Avec un trac terrible, il fit son entrée sur la scène réservée habituellement au Frère Fanatus. Il fut accueilli par des applaudissements et des cris d’enthousiasmes :

« Réfractus-Réfractus-Réfractus !!! »

Réfractus, levant les deux mains :

« Mes chers administrés… Heu… Mes chers sujets !!! En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, enfin… En cette belle journée dominicale (quelle galère !), je suis venu vous parler du… Du… Du renouveau (tiens, ça devrait le faire…) !!! »

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A ce moment, la foule applaudit…

L’un des mutants : 

« Maître : guide-nous vers le chemin et préserve-nous de la punition que veut nous infliger le  »grand homme à la barbe blanche !!! »

Réfractus :

« Hein ?!? »

Un autre mutant :

« Oui, Maître : en rémission de nos péchés… »

Réfractus :

« Quels péchés ?!? »

Une femme, mutante elle aussi : 

« Tout ceux qui ont fâché le « grand homme à la barbe blanche », qui a décidé de détruire le « Monde bleu », où vivaient ceux dont nous sommes issus… »

Réfractus, consterné : 

« Mais quel enfoiré, ce Fanatus !!!

Que vous a-t-il encore raconté comme autres bobards ?… »

Une autre mutante :

« Que toutes les femmes, normales ou mutantes, portaient sur leurs épaules tout le poids du péché originel… Sans nous, l’homme où le mâle vivraient dans un grand jardin que Frère Fanatus appelle « Éden » : le Paradis du « Monde bleu »

Réfractus se retourne vers Probus en embrassant son poing et dit : 

« Dis-moi, mon bon probus : peux-tu me faire penser à botter le cul de cet empacté de Fanatus, lorsque je l’aurai sous la main ?!? »

Probus acquiesça avec le sourire.

Réfractus, prenant un temps de recueillement :

« (Petit soupir)

…En ces temps reculés, existait ce « monde bleu », comme certains d’entre-vous l’évoquent aujourd’hui. Mais… »

 

Réfractus fut soudain absorbé par les multiples regards de cette foule qui le regardait comme le « Dieu Sauveur ». Il n’avait jamais envisagé son parcours de  »militant » comme tel…

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Ce qu’il avait voulu depuis toujours, c’était un peu de compassion pour les plus démunis, de la nourriture pour celui qui avait faim et surtout : que l’intelligent ne se moque plus de l’idiot, que le musclé ne profite plus de son avantage « bêtement physique » pour écraser le chétif, que l’être en bonne santé ne méprise plus le malade mais lui tende la main !!! »

Lorsqu’il s’était opposé à Autocratus qui était encore son chef, ce dernier lui avait rétorqué que rien n’était plus important que la sauvegarde de la race humaine et d’entre-eux les plus solides éléments, tout autre sujet  »thématique » étant « mineur », particulièrement tout ce qui touche au subjectif et au faible, destiné à disparaître.

Ce qui toucha la pointe du menton d’Autocratus ne fut pas subjectif mais très concret, car il s’agissait du poing de Réfractus, à la grande surprise des témoins… Car se dernier était connu pour son pacifisme exemplaire, ce qui lui valait quelques quolibets de ses camarades de promotion.

Autocratus, à terre, demanda l’arrestation immédiate de Réfractus, mais cela ne fut pas possible, car sa garde se scinda en deux : ceux qui lui restaient fidèles et ceux qui faisaient bloc autour du nouvel opposant…

Ce fut la seule reddition d’Autocratus, qui se promis bien de faire payer très cher  cet épisode à son ex-subalterne, dont le seul défaut était d’avoir une conscience.

Bien des années auparavant : 

« En somme : tu es un prêtre laïc mon vieux ! » disait Probus, déjà compagnon fidèle de Réfractus lorsque les deux effectuaient leur service militaire…

Réfractus, caporal à cette époque :

« Pourquoi me dis-tu ça ?!? »

Probus, 1ère classe à cette même époque :

« Lors de l’exercice dit de « la chambre à gaz », nous étions un groupe de dix soldats. Il n’y avait que neuf masques à disposition… Tout le monde c’est précipité sur les masques, certains en se bagarrant, et toi qui était le plus costaud, tu n’as pas bougé, et suffoquant, tu n’as porté la main sur aucun d’eux !… »

Réfractus :

« Mais lorsque manquant d’oxygène, je me suis retrouvé genoux à terre, j’ai tendu la main et un masque me fut donné, non ?… »

Probus :

« Évidemment, puisque c’était le mien ! »

Réfractus :

« Il était donc inutile que je fasse de mes compagnons des adversaires, trouvant une victoire trop facile et injuste, alors que j’avais un »juste » à côté de moi… »

Probus :

« Et si je n’avais pas partagé ce masque avec toi ?… »

Réfractus :

« Alors, ce serait toi le malheureux, car tu serais le même égoïste que les huit autres, qui se donnent l’illusion d’exister : ceux-là ne connaîtront que des bonheurs éphémères dans des mondes superficiels !

Ma plus grande richesse est de posséder ce qu’ils n’ont pas et qui est plus précieuse qu’un diamant : la confiance !!! »

Probus :

« C’est beau ce que tu dis… Mais tellement loin de la réalité ! »

Réfractus :

« Ma réalité, c’est que tu m’as tendu ce masque ! Un jour peut-être, neuf gars le feront pour l’un d’entre-eux… Ce jour-là, le monde sera sauvé !!! »

Probus, soupirant :

« C’est bien ce que je dis : j’ai comme ami un « Prêtre laïc » !!! »

Chapitre 5 :  »L’épître en question.« 

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« Maître : la suite !!! »

Ce cri, poussé par un des mutants, avait extirpé Réfractus de ses souvenirs de jeunesse…

Réfractus :

« Mes amis, faites-moi plaisir : ne prononcez plus jamais le mot « maître »… Ici ne règne que l’égalité, ce pourquoi je me suis toujours battu et continuerai à le faire !!! »

La première mutante :

« Mais il faut pourtant bien qu’on nous montre le chemin pour arriver en « terre promise », et pour cela, il nous faut bien un maître !!! »

La deuxieme mutante :

« D’ailleurs, tu es celui-là !

Nous avons confiance en toi, Ô Réfratus !!! »

Elle avait baissé les yeux, car aucun mutant n’avait osé interpeller Réfractus en citant directement son nom jusqu’alors. Elle venait d’en prendre conscience…

Réfractus en fut ému et caressa la joue de la mutante avec affection. Il dit :

« Tu as prononcé mon nom, belle Prisca !!! »

 

Prisca, rouge de confusion :

« Pardon, Maître… »

Réfractus, alors que Prisca était totalement envoûtée par son regard :

« Plus « ja-mais » le mot « maître »… Hum ?… »

Prisca, de plus en plus troublée :

« Oui « Maî… Réfractus ! »

Réfractus, reprenant son laïus :

« Figurez-vous que la « terre promise », c’est ce que nous avions avant… Tous ceux qui ont prêché au nom de l’amour ont dévalorisé ce mot en le sortant de son contexte, ce qui a eu pour conséquence cette apocalypse qu’ils nous annonçaient depuis la nuit des temps ! »

Amandine, une des mutantes :

« Tu parles avec trop d’énigmes, nous n’arrivons pas à comprendre ton message… »

Réfractus :

« Je sais, mais vous me demandez un exercice auquel je n’étais pas préparé. Rassurez-vous, je vais clarifier tout ça…

Admettez, cependant, que résumer en quelques minutes quelques milliards d’années, ce n’est pas chose aisée…

Le Frère Fanatus vous a vendu « ses » vérités idéologiques, tel le commercial une quelconque marchandise, en vue de vous faire signer ce bon de commande qui devait sauver vos âmes… Que cet illuminé commence déjà à s’occuper de la sienne!!! S’il est une chose que j’ai retenue de sa bible, c’est que la seule fois où le fils de « l’homme à la barbe blanche » a commis un acte de violence, c’était pour chasser quelques marchands véreux d’un temple qui existait à l’époque. Il a voulu chasser les vers du fruit… » Puis, mélancolique… « Le fruit, c’était la Terre : on voit ce qu’elle est devenue… »

Prisca :

« Frère Fanatus ne nous a jamais parlé de cet épisode… »

Réfractus :

« Ha ! Tu métonnes, mon enfant !!!

Il a certainement omis deux où trois autres détails, vous savez ? Ce que les juristes chez les humains appelaient « des vices cachés »… Je vais vous expliquer tout ça, mes amis, et vous allez voir : ça n’engendre pas la mélancolie !!! »

Suite au prochain épisode…

( 16 janvier, 2010 )

CIVILISALIS (3)

Episode n° 3  : « Recadrage«  

Bionic Commando   

Chapitre 3

Sur la base lunaire « Civilisalis » ,  Autocratus : son chef suprême, parlait à son conseiller et ami Parano Magnus, qui faisait « profil bas »…

Autocratus :

« Tu peux me dire ce qui t’as pris ? »

Parano Magnus :

« Une femme qui a été à moi ne doit appartenir à personne d’autre, et il n’existe pas de viol au sein du mariage, que je sache ! »

Autocratus :

« Détrompe-toi : depuis le XXème siècle, cette notion existe ! (Il soupire…Avant de prendre le pouvoir, tu ne peux imaginer toutes les inepties que j’ai dû entendre et subir… Tu viens, comme si c’était encore possible, d’en reculer les limites ! (Il frappe du point sur son bureau et hausse le ton.) Que fais-tu de notre idéologie, celle qui est destinée à sauver notre communauté ?!? Oublié, tout ça ? N’est-ce pas toi qui a instauré le dogme de l’abandon de l’ego, qui est la règle n°1 des « Nouvelles Tables de la Loi » ?!? »

Parano Magnus, le visage tendu :

« Le deuil de l’ego ne signifie pas « l’abandon de toute autorité » sur son épouse ! Du reste… La règle n°2, c’est bien toi qui en est l’auteur : « Tout humain mâle est déclaré élément dominant dans la communauté. »

Autocratus :

« J’ai également précisé, dans la règle n°3 : « La femme est au service de l’homme, mais ce dernier s’engage à lui assurer protection, gîte et couvert. »… Je ne crois pas avoir autorisé un rapport non consenti aggravé de violences, même sur une épouse !!! Ton comportement est inqualifiable, il me met dans l’embarras… »

Parano Magnus :

« Je le sais, et je m’en repens. Mais, que veux-tu : lorsque Martyrella m’a annoncé sa décision de demander le divorce, je suis devenu fou ! J’ai perdu l’esprit… Pardonne-moi, Ô Autocratus !!! »

 Autocratus :

« Ce n’est pas à moi qu’il faut présenter des excuses, mais à Martyrella ! Enfin : quand elle sortira du coma dans lequel tu l’as plongée… Cet incident fâcheux ne fait que me conforter dans l’idée qu’il faudra adopter une loi interdisant toute relation affective ! Le couple sera proscrit et l’acte sexuel uniquement autorisé pour la reproduction !!! »

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Parano Magnus :

« Nous en avons déjà parlé, Ô Autocratus : cela ne fonctionnera jamais…

Autocratus :

« Tais-toi !!! » 

Parano Magnus, après un temps de silence : 

« Que comptes-tu faire de moi ? »

Autocratus :

« En temps normal, je t’aurais fait exécuter pour l’exemple, mais tu m’es trop précieux… L’équipe soignante qui a pris ton épouse en charge est astreinte au secret professionnel, et j’ai acheté le silence des deux brancardiers. Quoi qu’il en soit, tous savent ce que je réserve à ceux qui sont trop bavards… Donc : affaire classée !!! »

Parano Magnus :

« Comment puis-je te remercier ? »

Autocratus :

« En faisant amende honorable : tu devras lui présenter tes excuses, et lui rendre sa liberté en lui accordant le divorce. Malgré cette séparation, tu la traiteras comme une reine, car je compte bien la faire entrer dans mon gouvernement en qualité de ministre de la condition féminine ! »

Parano Magnus :

« Il en sera fait comme selon tes désirs, Ô Autocratus ! Mais permets-moi d’être surpris par ce projet ! Martyrella, ministre de la condition féminine ?!? Alors que les femmes ont été déclassées à l’échelle sociale de notre communauté, selon ta propre volonté… »

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Autocratus :

« A part Martyrella, combien de femmes sont restées à Civilisalis, mon bon Parano Magnus ? »

Parano Magnus :

« Aucune, je le sais bien. Cela devient même un casse-tête, car nos mâles les plus vigoureux émigrent de plus en plus vers alternatis, le camps de Réfractus ! Là-bas, toutes les femmes ont trouvé refuge et sont traitées d’égale à égale avec les hommes. Réfractus a choisi comme doctrine : « la démocratie égalitaire », ce qui tendrait à prouver que l’abolition de la vie affective menera, à terme, Civilisalis à l’échec… »

Autocratus, avec un rictus moqueur :

« C’est ce que nous verrons… En attendant, je souhaite bon courage à Réfractus, car il n’existe aucun courant de pensée majoritaire à Alternatis. Il y a instauré la démocratie, certes,  mais il n’arrive toujours pas à constituer de gouvernement. D’ailleurs, comment le pourrait-il ? Tout ce qui est proscrit à Civilisalis, lui l’autorise : la pratique des religions, de la politique et la reconnaissance de l’homosexualité, entre-autres… »

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Parano Magnus, souriant à son tour :

« Figure-toi qu’il a été encore plus loin : il leur autorise le mariage et l’adoption ! Depuis : les religieux ne décolèrent pas !!! Ils avaient bien songé à revenir chez-nous, si tu ne leur avais pas interdit de pratiquer… »

 Armand-Jean de Rancé

Autocratus :

« Ils ont songé à revenir ?!? Mais ça change tout !!! Nous pourrions peut-être revoir notre stratégie… Si j’autorisais les religieux à pratiquer en toute discrétion, en leur accordant un statut particulier et secret, je pourrais me servir de cette « brèche » en leur donnant une mission : faire revenir les femmes !!! Car sans elles, toute reproduction ne peut se concevoir, le clonage humain n’étant pas encore homologué. »

Parano Magnus :

« Sans oublier que cette technologie a engendré quelques mutants dont on se serait bien passé !!! »

Autocratus, le sourire sadique :

« Et dont j’ai fait cadeau à Réfractus… » 

Parano Magnus, tiquant : 

« Mais qu’il a apprivoisés, depuis… Ils considèrent Réfractus comme leur Messie !!! »

Autocratus, fronçant les sourcils :

« Si j’arrive à les neutraliser, Réfractus viendra me manger dans la main… »

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Parano Magnus :

« Il te faudrait éliminer, outre les vieillards, les enfants déjà existants, ce qui : politiquement parlant, ne serait pas correct ! Oublies-tu la complicité qui existe entre-eux ? »

Autocratus :

« Les enfants ? Ils ne me sont d’aucune utilité, dans la mesure où ils n’ont pas été « formatés » dès la naissance, ce qui risque de perturber l’équilibre de la communauté… Que Réfractus continue à les faire garder par tous les vieillards qu’il a sauvés, alors que je les avais exilés avec espoir de non-retour !!! »

Parano Magnus :

« Nous en avions parlé à l’époque : cette tentative d’holocauste gériatrique, à laquelle j’étais fermement opposée, a été à l’origine du discrédit de Civilisalis !!! En les sauvant, Réfractus s’est attiré la sympathie de tous les exclus qui ont rallié son camp. »

Autocratus :

« Ma priorité a toujours été de nourrir celui qui est productif. Je n’ai jamais compris que mes semblables puissent s’attacher à des détails aussi futiles… L’entretien est terminé !!! »

Pendant ce temps, au Q.G. du général Rabuis, c’était l’euphorie dans la salle des transmissions…

L’un des soldats, lorsque Rabuis fit son entrée :

« Garde à vous !!! »

Rabuis :

« Repos ! Messieurs, pouvez-vous m’expliquer ?!? »

Le sergent Juggler, chef des transmissions, tout sourire :

« Le lieutenant Phill Anthrope a trouvé un survivant !!! »

Rabuis :

« Ne vous réjouissez-pas si vite : attendons de voir dans quel état est ce pauvre malheureux, et surtout à quel degré il est irradié… »

Juggler, jubilant :

« Il nous revient des fins fonds du Pôle-Nord, équipé d’une combinaison « nouvelle génération » qui a résisté à la pression des profondeurs, et à la mâchoire d’un requin mutant : il est non seulement complètement opérationnel, mais surtout non contaminé !!! Il n’a pas encore posé le pied sur notre base qu’il est déjà une légende, ce phénomène : les hommes ont hâte de le voir, moi le premier… »

Rabuis :

« Et il se nomme ?… »

Juggler :

« Kass Burnoss ! »

Rabius : 

« Faites-moi apparaître sa fiche à l’écran… »

La photo de Kass apparu sur l’écran de contrôle, tandis que le visage de Rabius se décomposait… Il lâcha cette phrase qui lui sortit du coeur et stupéfia toute l’équipe des transmissions :

« Nom de Dieu !!! »

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Suite au prochain épisode…

( 18 décembre, 2009 )

CIVILISALIS (2)

Épisodes n°2 : « La rencontre »

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Chapitre 2

Phill Anthrope, le pilote du vaisseau venu d’une des stations en orbite autour de la Terre, regardait son écran de contrôle… 

Le général Rabuis faisait une déclaration par vidéo-conférence :

« Votre attention, s’il vous plaît !

Mon message sera bref… 

Je vous accorde encore une journée, Messieurs, et on arrête tout… »

Phill et tous les autres pilotes, dispatchés aux quatre coins de la planète, protestèrent aussitôt… 

Le Général Rabuis 

« Ma décision est impopulaire : J’en ai conscience… 

Cependant, nous devons concentrer dès à présent toutes nos énergies, toute notre force, à la reconstruction de notre communauté ! 

Il ne nous a été ramené jusqu’à présent que des cadavres où des blessés, qui n’ont survécu que très peu de temps, donc totalement improductifs…

Fin de transmission !!! »

 Bionic Commando

Phill, coupant son écran :

« Sombre connard !!! »

Pendant ce temps, Kass Burnos faisait surface et sortit un pistolet à électrodes qu’il actionna, repoussant les requins mutants.

Cela lui permit de monter dans le canot de sauvetage venu de la station sous-marine, d’où il s’était expulsé.

 Les Monstres Marins

Observant les bestioles qui ré-attaquaient de plus belle :

« Vous avez faim, mes bébés ?!? Venez voir « tonton Burnoss », il va vous préparer un petit « sushi maison » : une merveille !!!

Attendez, tonton règle le thermostat… »

A cet instant, il balança une grenade qu’il venait de dégoupiller, qui fut avalée par un des requins voraces.

Ce dernier explosa en moins de cinq secondes.

Les autres se précipitèrent sur les morceaux de l’animal dispersés sur plusieurs mètres…

Kass Burnoss :

« Ha oui ! J’avais oublié de vous dire : je n’ai pas lésiné sur le piment… »  

Puis il jeta sa deuxième et dernière grenade ajoutant :

« Bon, je n’ai plus rien, les enfants, à part des barres chocolatées lyophilisées ! Tâchez que ça vous fasse votre semaine… » 

Phill Antrope ayant entendu les déflagrations se dirigea vers l’embarcation de Kass Burnoss, en très mauvaise posture…

Kass Burnoss :

« Mais enfin…

Soyez raisonnables mes petits, pensez un peu à votre santé : puisque je vous dis que je suis une denrée toxique !!!

Vous allez me faire un coma éthylique, mes trésors…

Je vous aurai prévenu !!!

(Quelle bande de morfales…) »

 

Bionic Commando

Phill éclaira le périmètre embrumé, mitrailla les monstres puis envoya un câble à Kass, complètement éberlué…

Kass, commençant à monter :

« Wahou ! Ça c’est du tir !!! »

Puis, constatant qu’un requin, ayant pris son élan, l’avait agrippé à la jambe :

« Ho ! D’où il sort, celui-là ?!? Tire toi : dégénérescence des complexes pétrochimiques !!! »

Pendant ce temps, Phill essayait de stabiliser son appareil…

Phill, par le haut-parleur : 

« Ton animal de compagnie et toi : vous faites une conférence ou quoi ?!?

Je ne voudrais pas m’immiscer dans ta vie privée, mais si tu ne trouves pas un moyen de te débarrasser de ton « locataire », on prend le bouillon tous les deux !!! »

Kass, tapant avec sa jambe libre sur le museau du monstre :

« Dans le pire des cas : coupe le câble et sauve ta peau !!! »

Phill :

« Hors de question, on s’en sort ou on y reste tous les deux !!! »

Kass : 

« T’as pas d’autres conneries à dire ?!? »

Puis, au requin :

« Lâche-moi les baskets, ducon !

De toute façon, je ne peux pas t’emmener avec moi : je n’ai pas d’aquarium assez grand, et, détail aggravant… Je n’ai plus de planète et encore moins de maison !!! 

Bon : tu ne veux vraiment pas me lâcher ?!?

O.K. : tu l’auras voulu !!! »

Phill :

« Trouve une solution : ça urge !!! »

Kass :

« Je suis en train d’étudier le dossier… »

Kass sorti son pistolet à électrodes et le colla contre le museau de la bête avant de l’actionner. Le requin lâcha enfin prise et retomba.

Kass :

« Ha ben : merde alors !!! » 

Dans la secousse, le pistolet lui avait échappé des mains, faisant un petit « chploc » imperceptible à côté du gros « plouff » qu’avait fait le requin, qui venait d’exécuter un « plat » de toute beauté, suivant la même trajectoire…

Phill :

« Tu as toujours ta jambe, ami ? »

Kass, regardant le bas de son anatomie :

« Ben, apparemment, tout est là, et c’est ce qui m’étonne le plus… »

Puis rigolant :

« Imagine que je sois devenu cul-de-jatte… Tu fais demi-tarif pour les transports aéroportés, dans ce cas ?!? »

Phill :

« Mais quel con !…

 Sans vouloir vous commander, Ô « Prince des drôles » : j’eusses aimé que vous vous grouillassiez !!!

Au cas où ça intéresserait quelqu’un : j’ai un plan de vol à respecter, moi… »

Kass :

« Voilà-voilà : on arrive !!! »

Il se hissa jusqu’à la porte d’entrée du vaisseau restée ouverte, où une main tendue l’accueillit. C’était celle de son sauveur qui avait branché le pilotage automatique.

Les deux hommes se firent une accolade chaleureuse.

Kass :

« Dommage qu’on ait ces combinaisons : je ne peux même pas te rouler une pelle, dis-donc ! »

Pill, soupirant :

« Tu ne t’arrêtes donc jamais… »

Kass :

« Oui, je sais : y’en a que ça agace…

C’est sous cette forme que je « somatise » !

Bon, c’est pas le tout, « ma Poule » mais : c’est quoi le programme, maintenant ? »

Phill, amusé :

« Retour sur la Lune… »

Kass :

« Parle pour toi, mon poteau : ça va être la première fois que « tonton Burnos » va y mettre ses miches… »

Phill :

« Tu n’es jamais allé sur la Lune ?!? »

Kass, l’oeil malin :

« Ça : des lunes, j’en ai connues plus qu’à mon tour, mais…

Hein ?…

(Phill lui faisait les gros yeux)

Bon : on va peut-être changer de sujet…

N’empêche que tonton Burnos, il a eu chaud ! 

Si cet espèce de « piranhas bodybuldé » avait réussi à m’arracher les joyeuses, je n’arrive pas encore à me faire à l’idée qu’on m’aurait appelé « Tata » ! »

Phill, assis de nouveau aux commandes, se prenant la tête dans les mains :

« La vache : j’ai à faire à un philosophe… »

Suite la semaine prochaine…

( 6 décembre, 2009 )

CIVILISALIS (1).

Episode n° 1 : « Après l’apocalypse…« 

CIVILISALIS (1). dans Civilisalis 250px-Hiroshima_aftermath

L’histoire commence juste après ceci…

Âmes sensibles, s’abstenir !

http://www.youtube.com/watch?v=AJbt1-7mS20&feature=related 

http://www.youtube.com/watch?v=f0uBU409Uxw&feature=related

Préambule. 

On ne sais pas qui avait commencé, mais la  »Planète bleue » n’était plus qu’un champ de désolation… Ils avaient fini par la faire sauter, cette putain de bombe ! Puis, ce fut l’engrenage infernal.

Dans son ciel devenu sans âme ni couleur, des vaisseaux recherchaient des survivants à la surface de la terre et des océans, en vue de les rapatrier sur la station spatiale internationale. Mais les recherches, jusqu’alors, demeuraient vaines : l’Humanité venait de construire le plus grand cimetière de son histoire, victime de la folie des uns, de l’inconscience et de la lâcheté des autres ! 

 La Lune

http://www.youtube.com/watch?v=woutdep4Fz8

Depuis la lune récemment colonisée, un « gouvernement provisoire de salut » avait vu le jour, à l’initiative d’ »Autocratus ». Avant l’apocalypse, il avait été élu par le conseil d’administration terrien « Grand Commandeur de Civilisalis ».

« Civilisalis » était le nom de la mission spatiale internationale dont la base était sur la Lune. Le but était de construire des vaisseaux capables de voyager à long terme dans l’espace, en vue de découvrir une autre planète habitable, la Terre étant devenue trop polluée, surpeuplée et surtout complètement vidée de toute ressource naturelle !

Pour faire partie de « Civilisalis », selon la conception d’Autocratus, il fallait faire l’abandon de son passé et de son état civil. Il fallait également oublier toute religion, appartenance politique et philosophique… La démocratie fut déclarée « indésirable ».

Dès les premiers instants de son investiture, Autocratus se heurta à Réfractus. Celui-ci fut à l’origine de la première scission de la nouvelle communauté : il était persuadé qu’effacer la mémoire collective, annihiler la personnalité et les croyances constituait une erreur fondamentale, néfaste à l’être humain. Autocratus dut se résoudre à ce que Réfractus fonde sa propre communauté, « Alternatis », afin de ne pas donner aux humains survivants le spectacle d’un nouveau conflit, à l’heure où il prêchait l’unité…

 

« Parano Magnus », conseiller en psychologie et sociologie, venait d’être convoqué par Autocratus, dont il était également le confident.

Parono Magnus :

« Tu m’as fait mander, Ô Autocratus ? »

Autocratus :

« Oui mon ami. Il faut que l’on parle d’un sujet qui fait polémique : tes rapports épineux avec « Martyrella », ton épouse… »

Parano Magnus fut soudain très embarrassé…

Chapitre 1

Du fin fond de ce qui fut l’ »Océan Glacial Arctique », un homme rythmait sa respiration à l’intérieur de son scaphandre et se concentrait sur le trajet des bulles qu’il expulsait pour ne pas se tromper de sens, aidé par cette torche dont il économisait l’énergie. Il était le cobaye bien involontaire qui essayait cet équipement expérimental destiné à travailler dans les fonds marins. « Atteindre la surface, aller vers le haut, ne pas se laisser envahir par les hallucinations… », voilà le programme qui défilait dans sa tête.

« Ne pas remonter trop vite, respecter les paliers de décompression, sinon… »

Pendant cette remontée, des souvenirs lui revenaient…

Pourquoi avait-il accepté cette mission ? Probablement pour fuir un quotidien trop formaté, trop oppressant… Lui qui ne rêvait que d’imprévus. Plusieurs mois à séjourner dans cette base nautique, à plus de 4000 mètres de profondeur à la recherche des dernières ressources de cette planète trop essorée, n’avaient pas chassé les démons de son passé. Le passé : c’était bien là son « tendon d’Achile », et il lui revenait en pleine face. Il pensait à cette femme… Il en avait été amoureux dès le premier regard, mais « avec le temps va, tout s’en va », comme disait le poète ! On idéalise : tout nouveau, tout beau… Puis on réalise que le rêve n’est qu’une douce chimère et les chemins se séparent, non sans laisser des cicatrices irréversibles sur nos chemins de solitudes.

Dans un moment de découragement, l’homme se dit :

« Ho, et puis merde ! Y’en a marre de tout ce bordel : il me suffit d’ouvrir mon scaphandre et tout sera terminé… »

A cet instant, une lumière vive entoura l’homme.

« Ben… Je n’ai pas allumé la torche ! Que-passa ?!? »

Une voix féminine : 

« Ne mets pas un terme à ta vie car même s’ils ne le savent pas encore, si tu ne le sais pas encore, les hommes ont besoin de toi : tu es l’élu, celui qui les sauvera… »

L’homme :

« Bof… S’il n’y a que ça pour vous faire plaisir ! Au fait : à qui ai-je l’honneur ? »

Une femme apparaît et lui dit :

« Tu le sauras bientôt : nos deux destins sont liés… »

L’homme, observant un personnage ailé qui se trouvait derrière la femme :

« C’est qui la drag-queen qui vous accompagne, M’dam’ ?!? »

Avec un sourire, la femme porte sa main à sa bouche et disparait avec le personnage ailé.

L’homme :

« Faudrait peut-être que je songe à arrêter la vodka, moi… »

Il constata qu’il n’avait plus besoin de lumière, car il approchait de la surface.

L’homme :

« J’espère qu’au moins un des canots est arrivé en bon état avec les balises de détresse, sinon, tu seras dans la mouise, mon bon « Kass Burnoss » !!! »

« Kass Burnoss » était le sobriquet que lui avaient donné ses camarades dans cette station sous-marine polaire. Ils étaient treize survivants à avoir fait le choix de tenter de rejoindre cette surface, restée muette depuis quatre longs mois. Il avait beau regarder aux alentours, nulle trace de ses douze autres camarades, se qui lui faisait une grande peine…

Kass Burnoss :

« Et merde !!! »

Puis, apercevant un canot :

« Ha ! au moins une chose qui a fonctionné dans ce foutoir post-apocalyptique… »

Le seul « hic » était ces requins qui tournaient autour du canot que Kass avait repéré… Ils avaient des mâchoires plus impressionnantes que celles des pit-bulls, ces chiens prescrits dans les banlieues mais qui pullulaient sans vergogne.

Kass Burnoss :

« En fait, l’équation est simple : il me suffit d’occire ces pit-bulls à nageoire avant de monter sur le canot, et le tours est joué… Une broutille, quoi !!! »

 

Suite la semaine prochaine…

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