Mes petites mignonnes,
vous avez souhaité une suite ?
(Tân, te rends-tu bien compte de ce que tu as déclenché ?!?)
C’est vous qui l’aurez voulu,
turlututu chapeau pointu…
Moooooooteur !!!
Quelquepart en France, dans la deuxième partie du XXIème siècle…
« Bon écoute, mon petit « Ramby la Pâquerette », je sais que nous sommes dans l’ère du temps, mais si, dans le doux pays de tes fantasmes, tu pouvais au moins épargner le clebs…
Non mais regarde la tronche : pour la race canine, y’a outrage !!! »
Ainsi parlait celle que les voisins appelaient « La Belle au Bois Dormant » par dérision (après avoir respecté une distance minimum de sécurité – on se demande pouquoi – ),
la douce « Aurore »…
Elle s’adressait à son compagnon « Rabaud », que ces mêmes avaient surnommés « Rambo la Pâquerette », mais qu’elle appelait « Ramby ».
Ce dernier, lui répondit d’une voix frêle :
« Tu n’aimes pas Ô ma Princesse ?
Avec cette petite touche de « Perle 2 »,
je trouve pourtant que ça affine la silhouette de « Tyson » (le chien). »
Aurore, levant les yeux aux ciel :
« Arrête de jouer les folles et écoute-moi. Je reviens du « Collège Christiane Taubira », nous avons un problème avec les enfants… »
Ramby, outré :
« Quoi, encore cette histoire ?!?
On le saura que les homos, 40 ans après « le mariage pour tous », n’ont toujours pas le droit d’adopter.
On a pourtant prouvé à l’assistante sociale que Emmanuel et Herculine sont de nous, non le fruit des trafics qui ont cours ces derniers temps : je pensais le dossier classé ! »
Aurore, agacée :
« Il ne s’agit pas de ça ! Tu me fatigues avec tes monologues…
Je sors d’un entretien avec la Principale :
Emmanuel refuse de jouer à la poupée avec ses camarades et ne veut plus entendre parler de l’atelier couture.
Monsieur veut qu’on l’appelle « Manu » et souhaite intégrer une équipe de rugby, le football étant, je le cite, un sport de « tafiole » !!! »
Ramby :
« Qu’est-ce qui lui prend ?!? »
Aurore :
« Je ne sais pas, mais s’il entame une crise d’adolescence, elle risque de nous coûter « bonbon », car le cher petit n’a rien trouvé de mieux que de chanter « Les singes » de Jacques Brel en faisant une quenelle devant la photo de la mère Taubira sur le monument qui lui est dédié ! »
Ramby :
« Ha le petit con !!!
On va avoir l’air fines quand la BIRP (Brigade d’Intervention du Respect de la Parité) va frapper à notre porte…
« Adolf », par rapport à leur cheftaine, c’est Gandhi ! »
Aurore, ouvrant le bar et se servant un whisky :
« Attends, ce n’est pas tout…
Herculine a rendu sa dernière dissertation, j’en suis tombée sur le cul. Sa seule ambition, dixit son prof de français (à qui elle fait les yeux doux, la salope !), est de vivre avec un homme riche qui l’entretiendra. »
Ramby étouffant un sanglot :
« Jésus-Marie-Joseph, mais qu’avons-nous fait pour mériter telle épreuve ?!? »
Aurore, se raclant la gorge après avoir bu une lampée de sky :
« Remarque, il fallait s’y attendre un peu. A force d’avoir sanctionné les hétéros, de les avoir menacés en utilisant la violence
de nos troupes les plus radicales,
nous sommes forcément devenus impopulaires !
Lorsque nous nous marions entre gens du même sexe, plus personne n’ose désormais se moquer, mais ce n’est qu’une apparence…
Jadis, nous étions « acceptés », puis vint ce mariage très mal géré par cette équipe apocalyptique, qui nous relégua au statut de « tolérés », avant que nous ne soyons sournoisement haïs par des modérés à qui l’extrême ouvrit ses portes clandestines.
Et s’ils s’étaient arrêtés là…
Nous sommes le produit de l’idéologie de ces personnages qui étaient de doux poètes mais n’étaient pas fait pour, en politique, être des décisionnaires !!! »
Ramby :
« Nous, en tous cas, on n’a rien à se reprocher, puisqu’on a suivi les conseils
de la mère Boutin,
qui disait que si deux homos voulaient se marier et avoir des enfants, c’était légalement possible si une lesbienne s’unissait avec un homo.
C’est-y pas c’qu’on a fait ?!? »
Aurore, dubitative :
« Hum-hum…
Si, pour certains, l’homosexuel est un accident de la nature,
nous sommes pour ces mêmes homos une sérieuse anomalie ! »
Ramby :
« Une histoire comme la notre, il n’en n’existe pas deux… »
Aurore:
« Tu l’as dit, bouffi !
Avant de croiser ta route, je n’étais qu’un garçon bodybuldé en errance dans un corps de fille, mal dans ma peau malgré la « Réforme scolaire de la parité et de l’identité ».
Ce jour-là, j’avais accepté une sortie entre lesbiennes chez « Maxou ».
Quand je t’ai vu assumant complètement ta féminité dans ton numéro de travelo, c’est là que j’ai compris que, malgré ce que tu portes entre le jambes, j’avais trouvé en toi mon alter ego. »
Une voix de jeune homme se fait entendre :
« Hum, tu parles d’une romance. Votre passé vous enivre…
En attendant : Quand les parents boivent, les enfants trinquent ! »
C’était Émmanuel qui venait d’entrer dans la pièce.
Alors qu’il s’écroule sur le canapé après s’être emparé de la télécommande, Ramby lui dit :
« Dis-donc toi, ma p’tite cocotte en sucre, personne ne t’as obligé à trinquer…
Et puis qu’est-ce que c’est que ces manières : viens faire un calinou à ta Maman chérie. »
Emmanel, s’éxécute dans un léger soupir.
Herculine apparaissant à son tour en a profité pour lui piquer sa place ainsi que la télécommande, ce qui provoque cette réaction du fils :
« Ha non, t’es chiante !!! »
Aurore :
« Continue à jacter comme ça, mec : ça va te porter bonheur ! »
Ramby :
« Il faut dire aussi que si Herculine arrêtait de le chercher… »
Alors qu’Herculine tire la langue à Emmanuel (qui lui répond par « un doigt »), Aurore la désigne en mettant en évidence sa main musclée :
« Ça lui éviterait de s’en prendre une à brève échéance ! »
Herculine :
« Encore et encore les menaces du mâle dominant, toujours aussi nulles… »
Aurore, étonnée :
« Excuse-moi, « partenaire », mais tu sembles occulter un léger détail. »
Herculine, s’étant levée pour se chercher un soda, pendant que son frère, contrariéé de ne pas trouver la télécommande, reprend sa place sur le fauteuil :
« Ha oui, lequel ? »
Aurore, montrant Ramby :
« Celui qui, selon les lois de la nature, est doté du « trois pièces cuisine », ce n’est pas moi, hélas ! »
Herculine :
« Tu portes tellement bien la culotte que j’ai tendance à en oublier ce pourquoi nous, les enfants que vous avez commis, nous t’appelons « Papa », alors que tu es née femme… »
Émmanuel :
« …Et que nous appelons « Maman » notre géniteur mâle… »
Ramby, peiné :
« Tu en as honte, mon chéri ? »
Aurore, comblant le silence embarrassé du filston :
« Ho, il ne le dira pas, car l’adolescence, c’est l’âge le plus le plus lâche, le plus ingrat, le plus con qui soit… »
Ramby :
« Je te trouve trop sévère, ce petit se cherche, c’est normal à son âge. »
Aurore, après un soupir :
« Je ne sais pas s’il se cherche, mais d’autres l’ont trouvé pour le mettre sous influence : les fils, descendants de ces connards du « FIF » (Front Identitaire Français), ce parti contre lequel il a fallu lutter quand il a pris le pouvoir, remettant en cause tous nos acquis !!!
Parti comme les autres ?
Mon cul, oui… »
Herculine :
« T’énerve pas Papounet, les pétainistes de la première heure sont tous morts depuis longtemps, et avec eux la génération d’après…
Alors : cool ! »
Aurore sourit à sa fille, puis reprenant son air sévère en regardant son fils :
« Pas si morts que ça…
Regarde cet abruti : il n’a jamais fait autre chose que de pioncer pendant les cours d’histoire.
Son seul devoir de mémoire se limite à celle des contacts de son androïde Samsung !!! »
Emmanuel, hébété :
« Ben quoi ?!? »
Ramby, perdant patience :
« Fous-lui la paix à ce môme, tu ne vas pas lui faire porter le poids d’un passé qu’il n’a pu connaître, faute d’être né !
Que dirais-tu si je te demandais des comptes sur ce qu’ont fait tes ancêtres au paléolithique ? »
Aurore :
« Je n’en demande pas tant, mais s’il avait acquis le minimum vital, et ce, dès les premières heures de l’école maternelle, je n’aurais pas à lui rappeler qu’il est des chansons à ne pas chanter en certaines circonstances, des gestes à ne pas faire, dans « toutes » les circonstances. »
Ramby :
« Pour la chanson « les singes »
devant le monument de Taubira,
c’était une bêtise comme tant d’ados en font.
Il n’était pas au courant du contexte… »
Aurore :
« Hum, et des « textes cons » de ces glaires, auxquels les maîtres à penser (si on peut utiliser ce terme) se sont cru obligés d’ajouter ce geste, « la quenelle », qui ne dénonce pas un système, loin s’en faut, mais est le signe de ralliement des antisémites négationistes !
Serais-tu devenu raciste et antisémites, mon fils ?!? »
Emmanuel :
« Pas du tout ! C’est quoi cette prise de tête ? »
Aurore :
« C’est celle d’une pauvre mère qui aimerait que la tête de sa progéniture produise autre chose qu’un bruit de lavabo quand on la secoue, les neurones en deuil !!! »
Emmanuel, l’air complètement abruti :
« Hein ?!? »
Ramby, à l’adresse d’Aurore et essuyant une larme :
« Tu me fais beaucoup de peine, ma Princesse, en t’attaquant de façon aussi déloyale à ce petit ! »
Herculine à Aurore :
« Je suis d’accord avec « Maman »…»
Aurore à Ramby et Herculine :
« Me gonflez pas les gonzesses !
Monsieur se dit « homme » et prétends vouloir jouer dans la cour des grands, il va falloir qu’il assume, autrement qu’en suivant un groupe d’hétéros pas encore pubères, comme le font les moutons.
Pour qu’il en soit ainsi, il lui faudrait faire l’effort minimum d’accepter de définir ce que chaque acte, chaque symbole qui l’accompagnera, a pour signification.
Faire un sport dit « viril » ne fait de personne un mec.
Traiter de tafiole ceux qui en pratique un autre, c’est encore moins en être un ! »
Ramby :
« Le mâle, par définition, n’est qu’un coq stupide et prétentieux.
Notre Manu a encore l’excuse de la jeunesse, avec tout ce que cela comporte d’erreur et de manque de maturité.
J’ai confiance en lui, car c’est à partir de ses erreurs d’aujourd’hui qu’il va devenir ce piler, sur lequel tous ceux qui l’auront suffisamment aimé et accompagné pourront s’appuyer… C’est l’amour qui fait toute la différence, pas la crainte ni la force brute, même si parfois, à titre exceptionnel il en faut… »
C’était une scène quotidienne de cette époque où quelques idéalistes avaient planté leurs jalons en voulant faire le bien, mais qui, à terme ne réglèrent en rien la détresse identitaire de chacun…
Ne me dites pas que vous voulez encore une suite à cet épisode non prévu :
ce serait de la gourmandise !!!