( 21 juin, 2014 )

Malade et con, ça se serait déjà vu…

Prendre place sur le siège d’une salle d’attente n’a jamais été pour bibi la recherche d’une volupté suprême, particulièrement dans un service d’oncologie.

Malade et con, ça se serait déjà vu... dans Entre nous...

Mais quand t’as pas le choix…

 

Le pire, ce n’est ce qu’on va te faire,

que nenni,

mais :

 dans Hum... C'que ça m'énerve !!!

cette « promise bourrée »

(comme l’Auvergnate?)…

 

Heu non, c’est pas ça.

En plus je risque de me fader une procédure avec le syndicat d’initiative de Clermont-Ferrand à cause d’une vanne mal négociée, vu que par les temps qui courent, on ne peut plus rien dire sans avoir une pelletée d’assoces sur la couenne !

 

« Pro-mis-cui-té »,

c’est le terme que je cherchais…

 dans Les facéties de Mésygues

Ho merde, remettez-moi l’autre !!!

 

Donc, j’étais dans cet endroit que l’on qualifie de « salle », terme paradoxal pour qualifier un lieu nettoyé et aseptisé, au sol aussi brillant que finira mon crâne dans quelques semaines, posant mon séant sur un des fauteuils, attendant que le médecin m’appelle.

Déjà installée, une femme au regard rébarbatif ne crut pas se mettre en devoir de répondre à cette civilité qui est mienne, consistant à dire « bonjour »…

Décidant de traiter par l’indifférence

 dans Salle d'attente.

ce bel échantillon de l’humanité,

je sortis les « quatre yeux » de la poche de ma veste en Jean ainsi que l’androïde, afin d’y mémoriser les prochains rendez-vous communiqués par la réceptionniste, charmante créature, elle !

Encore un paradoxe, car si je n’en veux pas au temps de me faire des bobos, m’imposer une vue parfaite à distance pour observer ce qui ne m’intéresse pas, mais si floue pour ce qui m’est proche, n’est-ce pas la définition la plus représentative de la cruauté mentale ?!?

 

La cruauté mentale, parlons-en…

 

Que regarde donc cette acariâtre,

oui, je parle bien de cette femme au visage peinturluré qui ne trompe personne sur son âge, affublée de cette perruque qu’elle n’a même pas su aligner, incapable de dissimuler son âme bien sombre, dont seule la maladie sert d’alibi ?

Elle regardait une autre malade…

Une brave dame plus qu’octogénaire venait de faire son apparition, dont ma belle réceptionniste s’occupa avec beaucoup d’humanité et de patience. Il fallait lui répéter les choses, elle n’entendait pas beaucoup. Elle était dépassée en ce lieu inconnu qui l’avait extirpée par la force des choses, l’espace d’une consultation et probablement d’hospitalisation de jour, de sa maison, dont elle expliqua que n’ayant pas d’enfants, elle l’avait mis en viager.

« Ça me fait une petite rente »

lui avait-elle dit, provoquant nos sourires compassionnels.

Je me serais bien levé pour aller la serrer dans mes bras, rien que pour la remercier, car malgré sa détresse et ses douleurs, elle illuminait la pièce du soleil que dégageait son flot d’humilité et de tendresse !

C’était beau, comme si la tristesse avait décidé de prendre une récréation…

Puis il a fallut qu’elle l’ouvre, l’autre : cette saleté d’acariâtre, qui en une phrase rompit le charme :

« Ça sert à rien de soigner les gens à cet âge là !!! »

 

Sapristi d’fumelle, vin diou !!!

Pas étonnant que c’te pauvr’ Cupidon soit tellement pris l’envers avec une engeance pareille…

Alors que celle de « cet âge-là », ayant parfaitement entendu, se tournait étonnée (et sûrement blessée) vers elle, le bonhomme qui accompagnait « la vilaine », probablement son mari (pauvre Martin pauvre misère !), rétorqua :

 

« Ça ne va de dire des choses pareilles, dis ? »

 

Elle ne répondit que par un soupir, d’autant qu’elle venait de croiser mon regard assassin.

Pour elle, je me serais bien levé aussi, mais seulement pour lui en coller une !

Une chance pour elle :

ce n’est pas comme ça

que Maman m’a élevé.

 

Le médecin m’a appelé juste au moment où je prenais conscience que « malade et con », c’était loin d’être indissociable, d’autant que l’acariâtre avait quoi : dix berges de moins à tout casser ?!?

Cette scène pourrait paraître anodine si elle ne traduisait pas quelque chose de beaucoup plus profond, de beaucoup plus grave…

Crises aidant, les extrêmes grimpent à une telle vitesse que je ne suis pas persuadé que s’ils s’essayaient au Mont Ventoux, même Armstrong soit capable de les rattraper.

« Préférence nationale » sur les aides sociales, accès au logement et emplois, ce n’est qu’une question d’arithmétique. Hélas, elle à l’image de la première pierre d’un édifice qui ne fera que croître :

 

« la ségrégation »

 

Blancs-noirs, hommes-femmes, valides-handicapés, jeunes-vieux, etc…

Heureux « l’homme blanc valide et jeune », mais quid de la femme noire handicapée et vieille, au pays des droits de l’homme donc de « l’égalité » ?!?

 

Le droit, parlons-en…

 

Un médecin passe actuellement en jugement pour avoir mis un terme à la vie de sept de ces patients, alors qu’aucune famille ne lui avait demandé.

Il décide seul qui, selon des critères subjectifs, doit vivre ou mourir !

Le débat sur l’euthanasie est loin d’être terminé, mais si une décision doit être prise un jour pour bibi, j’aimerais qu’elle le soit par

quelqu’un d’autre que lui…

 

Ni acharnement thérapeutique comme pour ce pauvre Vincent, ni homicide (terme adéquat pour définir l’injection d’un poison), et surtout « respect de l’être humain », quel que soit l’âge ou la condition, dans la concertation : telle est ma devise, ma façon d’être !

 

Donc, quand j’entends cette maquerelle encore plus décérébrée qu’une égérie de la télé-réalité sortir son venin à l’égard de notre vénérable octogénaire, je n’ose entrevoir quelle serait sa politique de soins si elle en dirigeait l’équipe…

 

 

« Candidat n°1 :

Immigré – CMU ?

Ça rentre pas dans le budget.

Euthanasie !

 

Candidat n°2 :

Monsieur Duchnu :

On va le prolonger quoi, un ou deux ans ?

La sécu va encore faire la gueule de plus sa famille est en souffrance.

(Ce qu’elle ne dis pas, c’est que la famille attend l’héritage, grignoté chaque jour un peu plus par le coût de l’hébergement, et que les listes d’attente ne désemplissent pas au « Service Admission »)

Allez hop, on va l’euthanasier, ça arrangera tout le monde !

 

Candidate n°3 :

Madame Shpountz :

95 ans ! Elle a fait sa vie, non ?

Euthanasie… »

 

Voilà ce que m’inspire la phrase de cette acariâtre, qui ne se rend pas compte qu’en la vomissant, elle creuse sa propre tombe !!!

 

Heureusement, il existe parmi les patients ceux qui ont l’esprit de répondre avec cette bonhomie qui fait la différence.

Ainsi, une aide soignante (je fus témoin de la scène) exécutant la toilette génitale d’un patient âgé lui dit :

 

« Ça ne te sers plus à rien, ça… »

 

L’homme rétorqua, l’air malin :

« Ben si, pour pisser !!! »

 

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22 Commentaires à “ Malade et con, ça se serait déjà vu… ” »

  1. myelitetmoi dit :

    CouCou JJ!
    Tu en as chié dis-donc! ça me fait de la peine, car on vient pour se soigner et non pour râler…
    mon pauvre.. je compatis tellement!
    tu es courageux et tu as une force très puissante à vouloir te battre!
    Continues d’écrire et d’émouvoir JJ
    Merci pour tous tes commentaires.
    Je t’embrasse dans cette lutte sans merci

    à bientôt
    ;-) Mel

    Dernière publication sur Santé, Espérance et Pêche : SCLEROSE EN PLAQUES – 14 ANS

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