( 3 août, 2013 )

Elle dort à jamais notre enfance…

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Elle dort à jamais notre enfance... dans Chronique du temps qui passe...

Barbara (1930-1997)

 

Bien sûr, l’idéal serait de laisser son passé derrière soi, de profiter de l’instant présent et ne regarder qu’en direction du futur…

Heureux celui (celle) qui peut le faire : moi, je n’y arrive pas !

Cela s’explique par le fait que je trouve le présent aussi consternant que les perspectives d’avenir. Je me sers donc du passé pour « faire diversion », mais comme il est dit dans la chanson, cela peut-être douloureux.

 

Et pourtant, si je devais avoir du chagrin, l’objet en serait plutôt ce que j’observe autour de moi dans un quotidien où je n’ai plus ma place, non le passé qui ne reviendra plus…

 

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

 

Aujourd’hui, des millions d’automobilistes sont pare-chocs contre pare-chocs , faisant du deux à l’heure sur ces autoroutes qui leur coûte la peau du cul !

Entassés les uns sur les autres le restant de l’année, les parisiens s’exportent en masse (avec leur valise de stress) pour en faire de même dans les hôtels, les locations, les campings, les commerces et les plages.

Dans chaque habitacle de tôle, autant de solitudes !

Les enfants à l’arrière, casque aux oreilles relié à l’incontournable iPhone…

Madame, qui envoie des sms à des amies et collègues…

Monsieur, qui est à deux doigts de craquer en entendant le bip des touches du smartphone, qui raisonne dans son crâne déjà fatigué depuis plusieurs heures ! Il quitte son appartement de 90 mètres2 pour cette location (qui a niqué son budget) et n’en fait même pas la moitié, à deux kilomètres de la plage, en plus !!!

 

 

Je me souviens des années 60, quand nous partions en vacances d’été, ma Maman conduisant la « Renault 8 major » bleue métalisée, avec mes deux sœurs et moi, le petit dernier, le petit chouchou…

Les routes étaient champêtres et parfumées, celle-ci nous emmenait dans le Calvados, chez mes Grands-Parents maternels, Alice et René.

Les autoradios n’existaient pas encore (du moins en France), mais on pouvait raccorder un poste de radio à une antenne de toit. La fréquence modulée (modulation de fréquence aujourd’hui appelé « FM ») n’allait voir le jour que quelques années plus tard. Comprendre ce que les animateurs de France-Inter disaient relevait de l’exploit, tellement il y avait de parasites, GO (grandes ondes) obligent !

Mais nous étions émerveillés…

Cela ne faisait que très peu d’années que la télévision avait fait son apparition dans notre foyer monoparental, avec son unique chaîne en noir et blanc ,

et il en était de même pour le téléphone.

Je vous parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître…

Cinquante éphémérides plus tard, quid des relations entre les êtres humains ?!?

Jamais les moyens de communications n’ont été aussi développés et pourtant, les gens, confinés dans un espace commun, ne se parlent plus (comme aujourd’hui), ne partagent plus rien !

Tout est devenu anonyme dans ce monde de surface, où chaque centimètre carré devint peu à peu une valeur à rentabiliser, à tel point que le commerce s’est écarté de la proximité, pour devenir « grande surface », ce qui sonna le glas de la convivialité à partir des seventies !!!

Puis l’être humain se transforma en « consommateur » (simple numéro sur un bon de commande) à qui on donna la possibilité d’avoir tout de suite ce qu’il ne pouvait se payer, grâce au « crédit ».

Quand on a connu les centres-villes dans les sixties et qu’on observe aujourd’hui cet amas sans âme de banques, assurances et boutiques de luxes , le luxe étant aussi de trouver et payer une place de parking, comment ne pas regretter un passé où l’on garait son véhicule cinq minutes devant le magasin où l’on avait une course à faire ?!?

 

 

Je n’aime pas ce présent où l’on a entassé de braves gens dans des cages périphériques, et le temps me manque pour espérer en l’avenir, alors qu’on veuille bien m’excuser de déguster le passé comme on le fait d’un bon cru, dont l’étiquette affiche« Nostalgie »…

18 Commentaires à “ Elle dort à jamais notre enfance… ” »

  1. binicaise dit :

    Oui tu es bien nostalgique, j’avoue avoir un peu de mal à accepter notre société actuelle ayant conne une toute autre époque, tout n’était pas rose mais on ne se sentant pas des zombies ……comme actuellement des pions …Bonne soirée bises Jacqueline

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  2. binicaise dit :

    Connu a eu un raté pas beau du tout …..je m’en excuse

    Dernière publication sur Binicaise : Blog en pause pour une durée indéterminée.

  3. C’est si vrai,je me souviens,je devais avoir 4 ou 5 ans,il fallait monter au bourg pour téléphoner !!,et où était ce bon téléphone,au café de la place,mon père perdait une demi-journée simplement pour un coup de fil !!,ensuite le p’tit gris à cadran et ses gros chiffres est arrivé à la maison,c’est ma mère qui était contente,des cuites paternelles en moins !!,
    quand on y pense,tu as raison,les gens prenaient vraiment le temps de vivre,
    mais cette liberté,n’est-ce à chacun de faire l’effort de la retrouver,la soumission totale semble de mise,
    retenir le temps,prendre le temps,là la plus précieuse richesse,qui vraiment n’a de prix,

    salut à toi ou bonne nuit Jean-Jacques.

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    • Bonjour Loïc,

      On a donné de beaux joujoux à des gamins, des gamines, mais on a oublié de leur dire que ce n’étaient que des instruments, non un art de vivre..
      Et on voit ce que ça donne aujourd’hui !

      Pour faire l’effort auquel tu fais allusion, il faudrait que les intéressés aient conscience qu’il existe autrechose qu’un esprit formaté-fermé (même s’il est relayé à l’autre bout de la planète – via le net [qui est loin de l'être !] -), dans un espace géographique confiné…

      Je pense revenir sur le sujet qui est loin d’être épuisé. ;)

      Amitiés,

      Jean-Jacques.

  4. jcn54 dit :

    Mes parents quand j’étais jeune tenaient une épicerie et un café de quartier, à ce titre j’ai toujours connu le téléphone qui était mis à la disposition de la clientèle et des habitants du quartier, et dès que j’ai pu c’est moi qui demandait les numéros demandés et bien sûr avec ID (indication de prix), je me souviens alors je n’étais pas peu fier…
    Et oui on vit avec les souvenirs d’enfance et je crois bien qu’en prenant de l’âge, cela ne fait qu’empirer mais quel bonheur !
    Bonne journée JJ et merci pour ces beaux billets.
    Hauts les cœurs !

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  5. FANETTE dit :

    Bonjour JJ
    h

  6. FANETTE dit :

    merde qu’est ce que j’ai fait encore
    Bon je recommence :lol:
    je disais (non j’allais dire) Ha nostalgie, quand tu nous tiens.
    Ne sois pas si pessimiste JJ, même si je suis d’accord en bien des points avec toi, mais regarde, s’il n’y avait pas eu cet avancement technologique, on ne se parlerait pas tous les deux là, maintenant. On n’échangerait même pas, et pourtant, tu vois, on connait la même région, moi j’y habite toi tu y es venu en vacances
    Et puis, imagines les fous rires que je me tape parfois quand je te lis pousser tes coups de gueule
    Ou encore imagine le tronche que je tire quand deux ou trois jours de suite, actualité oblige, tu nous annonce la mort d’untel ou d’unetelle, imagine moi entrain de dire, ha non, encoooooooooorrrrrrrrrreeeeeeeeeeee
    Et parfois, pour des raisons de boulot, nos jeunes sont bien obligés de partir loin, et tu vois pour le coup le téléphone c’est bien.
    Mon dernier fils est parti voici 15 jour du côté de Montpellier en vacances, il n’avait jamais fait de si grande route, et là, je peux t’affirmer que le portable, toute la nuit a été branché et a fonctionné jusqu’à ce qu’il me dise qu’il était bien arrivé, même chose hier pour le retour.
    Mais je comprends aussi très bien cette nostalgie, ou les médias ne nous parlaient pas de meurtres, d’attentats, d’enlèvements etc etc et pourtant ça existait aussi
    Il n’y a encore pas si longtemps (enfin 28 ans quand même) quand je suis arrivée dans mon quartier, seule avec à l’époque 3 enfants, et qu’après être passée pour une olé-olé (because toujours le sourire et bonjour à tous le monde, même ceux qu’on ne connaissait pas)le soir on se réunissait sur le parking ou le bout de pelouse derrière l’immeuble et on buvait le café, maintenant plus personne ne fait cela, et pourtant, ça permettait de mieux se connaitre c’est ce qu’on appelle maintenant pompeusement la convivialité.
    bon allez j’arrête de te souler
    bon dimanche
    bisous

    • Bonjour FANETTE,

      La technologie, ce n’est pas tellement cela qui me pose problème, car j’en ai largement bénéficié (et le processus continue ! ;) )…
      J’utilise l’ordinateur telle une machine à écrire qui serait « plus sophistiquée ».
      Grâce au mp3 (et d’autres formats qui dépassent ma compétence de compréhension), le temps d’un clic, je stocke dans l’espace d’un disque dur que je pourrais ranger dans une trousse, disons un cartable (n’anticipons pas!:) ), ce que ma regrettée Maman aurait du mal à patiemment ranger dans de volumineuses bibliothèques musicales et littéraires, sans compter les albums photos, à l’époque où ces dernières n’étaient pas encore numériques…

      Pouvais-je me douter un jour que je posséderais l’intégrale de mon Maître Jean-Sébastien Bach et de son fils spirituel Wolfgang Amadeus Mozart (grand ami de son dernier fils) ?!?
      Pour posséder telle quantité d’œuvres, il eût fallu être fort riche et vivre au moins deux vies, or, cette technologie m’a donné l’immense joie d’en être le propriétaire !!!

      Ho, bien sûr, qu’il est doux d’entendre un proche au téléphone alors qu’il est loin…
      Quelle joie de voir apparaître sur un écran ce petit-fils né en Australie, quand on habite l’un des départements de l’hexagone, qu’on est retraité, sachant qu’on ne pourra jamais se payer le voyage !!!

      Qu’il est agréable de communiquer comme nous le faisons avec autant de facilité (quoique :( ), tout cela, j’en ai conscience et l’apprécie…
      Mais si je l’apprécie, c’est parce que je sais que l’outil est formidable et qu’en j’ai ai conscience !
      Quid de nos chères têtes blondes aux neurones sclérosés par l’écran, les doigts rivés sur un clavier qui ne leur sert plus qu’à massacrer notre grammaire, entre deux replay d’un épisode de télé réalité, où seul le vide est sidéral ?!?

      Petit détail : tu ne me soûle jamais !!! :lol:

      Grrrrrrrrrrrrrros Bisous,

      Jean-Jacques.

  7. armelou dit :

    Bonjour,

    Je ne viens pas souvent sur ton blog, mais je te connais bien, par le biais du blog de
    « chasseur d’images ».

    Cette fois-ci, je me décide à poster chez toi,
    car ton artcle m’a interpellé.

    Je ne peux pas dire que je me réfugie dans le passé, mais je fais souvent des comparaisons qui ne sont pas à l’avantage du présent.

    Nous sommes de plus en plus nombreux, et nous sommes de plus en plus associaux !! Nous communiquons, avec peine, avec notre entourage, et la plupart des enfants vivant pourtant grâce à leur parents, les méprisent.

    Qu’avons nous donc fait pour en arriver là ??
    je crois que nous acceptons trop de choses inacceptables sous couvert de la sacro-sainte tolérance : Nous ne reconnaissons plus ce qui est bien de ce qui est mal.

    Le travail n’est plus une valeur sure mais comme dit COLUCHE :

     » On dit que beaucoup de gens sont au chômage et cherchent du travail …. ce n’est pas vrai…. ils cherchent surtout de l’argent ! »

    Eh oui, ce qui compte à présent, par dessus tout, c’est l’argent, le luxe, les voyages, les loisirs, l’apparence, enfin tout ce qui est clinquant et dont la valeur intrinsèque est inexistante!!! Et pour se procurer tout cela, on sombre dans la corruption, et le vice.

    Rien ne va plus…les trains déraillent….les avions s’écrasent…..les bateaux sombrent parce que les personnes en charge de ces moyens de transport ne connaissent pas bien leur travail, ou carrément « s’en foutent »

    Je cite ci-dessus les moyens de transport, mais dans tous les domaines, c’est la même chose, tout est mal fait, la conscience professionnelle n’existe plus !!!!

    Comme toi, je ne me sens pas bien dans cette société décadente, j’en suis désolée pour nos enfants, il faudra qu’ils rectifient la situation, s’il veulent survivre.

    Ne désespérons pas, l’homme a toujours su s’adapter aux circonstances, et découvrir une façon de vivre, qui a permis à la race humaine ,d’être encore sur cette terre, jusqu’ici.

    Cordialement

    Coline

    Dernière publication sur ARMELOU : la MISERE SOCIALE ( HONTE AU GOUVERNEMENT )

    • Bonjour Coline,
      (et bienvenue dans cet espace ouvert à tous !!! :P )

      C’était exactement dans cet esprit que j’ai écrit cet article…

      L’Homme arrivera-t-il à s’adapter dans cet ultime combat ?
      Je le souhaite mais n’en suis pas persuadé !
      Le progrès a été tellement vite que l’esprit collectif n’a pu suivre.

      Imaginons un enfant de cinq ans à qui on donnerait les clefs d’une Ferrari : c’est exactement ce qui se passe aujourd’hui pour l’humanité…

      Sans sombrer dans l’intégrisme, il faudra bien que l’humain retrouve ses véritables valeurs, celles de sa conscience, non de la science qui les rend si cons !!!

      Amitiés,

      Jean-Jacques.

  8. chamade1000 dit :

    Bonjour
    Je suis nostalgique quand je pense à certains moments du passé…Il faut aussi avoir eu un passé « heureux » pour aimer se souvenir! Il est vrai que la vie était moins stressante..Une radio, puis télévision en noir et blanc..
    Nous n’allions jamais dans les grandes surfaces! D’ailleurs elles étaient bien loin! Il y avait le boucher, le boulanger, le cordonnier etc pas loin de chez nous..On se parlait entre voisins.. On prenait des nouvelles…Nous, les jeunes étions heureux quand un bal avait lieu lors de la fête au village..
    Maintenant, on ne parle que de crimes..De violences etc…La science fait des progrès oui, mais il y a de nouvelles maladies (graves) qui apparaissent..De plus en plus de sans-abris..Si on ne part pas en vacances, on n’est pas « normal » au regard des autres…Trop d’indifférence…Mais il y a des choses que je reproche à ce passé…On « cachait » certaines actions..J’ai été une victime qui devait se taire..Et cela a bouleversé mon présent..A part çà, tout va bien!
    Alors continuons!!
    Bonne journée
    Amitié
    Francine

    Dernière publication sur Mes émotions : A cette enfant que j'étais °°°°°

    • Bonjour Francine,

      Lorsqu’on a eu un passé où le négatif (pour ne pas dire la douleur) a pris le dessus, je comprends effectivement qu’on ne souhaite pas s’y replonger…
      Mais en général, pour qui est concerné par ce cas de figure, le présent est un véritable enfer et nécessite une psychothérapie, dont la réussite passe par l’étude du passé et non son reniement : comme quoi, on n’en sort pas !
      Les choses sont loin d’être simple…
      Dans le mien, il y a eu des choses bonnes, des choses mauvaises, comme beaucoup de mes contemporains. Mais les choses mauvaises, ceux qui comme moi sont nés à la fin des années 50, on les trouvait bien fades au regard des horreurs qui furent imposées à nos parents, encore enfants à l’époque !
      On ne peut pas dire que l’armée soit un repère de philosophes, mais ils demeurent des êtres de chair doté d’une âme, et je fus surpris d’entendre un sergent me parler de la sorte, alors que j’effectuais mon service militaire :

      « Tu vas vivre des moments dont certains te plairont et d’autres non.
      Et pourtant, dans plusieurs années, lorsque tu évoqueras les souvenirs de ton service militaire, tu en parleras avec nostalgie, presque avec regrets.
      C’est humain, car avec le temps : on efface ce qui nous gêne et on garde le meilleur ! »

      Mais tu as raison : « continuons !!! »

      Amitiés,

      Jean-Jacques.

  9. canelle49 dit :

    Bonsoir JJ,

    J’avais bien du mal à choisir un article pour y laisser un commentaire après cette grande absence, le silence est d’or, dit-on, et la parole est d’argent, mais que dit-on de l’écriture ? Les écrits sont toujours présents dans nos vies, comble des combles, ceci, grâce à ces nouvelles technologie, on a gardé cette envie de venir lire un ami et de lui écrire, alors l’écriture est, de diamants. Je n’imaginais pas combien ta plume m’avait manqué et ce soir j’ai pris du temps pour te lire, j’avais à rattraper beaucoup de jours, de semaines, de mois, de silence, que du bonheur de te retrouver toujours aussi drôle, percutant et criant de vérité.

    Gros bisous à vous deux

    Helene

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