( 24 avril, 2012 )

Nineties : « Puisqu’il fallait bien continuer…(38ème partie)

« Les anges maudits, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 36

Nineties :

« Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?!? (3/6)« 

http://www.youtube.com/watch?v=wJJA9Jt1joE

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

« Amour : si beau mais si cruel… »

 

 dans Saga familiale

 

Gaston à Joseph :

« T’as toujours pas répondu à ma question, ne crois pas t’en tirer comme ça mon coquin ! »

 

Joseph (alias Staline) :

« Quand tu t’es accroché sur le dos d’la bête, tu lâches jamais, toi ! 

Finalement, c’est pas « Einstein » qu’y z’auraient dû te donner comme nom de baptême à l’école, mais « le morpion »… »

 

Gaston, embrassant son poing fermé :

« Te gêne pas : continue à développer ta thèse sur mésigue avec ton rictus de babouin, ça va te porter bonheur.

Par contre, faudra pas t’étonner si ta mouquère, on l’appelle bientôt  »la veuve joyeuse » juste avant la remise des prix !!!

Mais dis-donc, en parlant de ça, je suis étonné qu’elle ne nous ait pas encore fait l’honneur de sa présence : le René, ça a toujours été son chouchou, pourtant ! »

 

Staline, un brin nostalgique :

« Elle est allée faire des courses… »

 

Gaston, dubitatif :

« Ha bon ?!? Et elle revient quand ? »

 

Staline :

« Ben… Sûrement pas tout de suite : ça fait quand même plusieurs semaines de c’t’ histoire…

Elle aurait oublié le chemin de la maison que ça ne m’étonnerait pas ! »

 

Gaston, compatissant :

« Ho pute borgne !!!

Désolé mon ami, je pouvais pas savoir…« 

 

Staline, mettant deux verres sur le comptoir et sortant une bouteille de blanc :

« Pas grave… Elle devenait de plus en plus casse-burne !

 Quand le domicile conjugal devient pire que la Chambre des Députés et que tu ne te prends plus à rêver « réconciliation » mais « sapin », c’est qu’il est temps de hisser la grand-voile avant qu’il y en ait un des deux qui joue les martyrs, pas au « champ d’honneur » mais au « champ du couple »…

Elle s’est fait la tengente avec un responsable d’une de nos cellules de Paris.

Et oui : « la capitale », y’a plus qu’ça qui les fait grimper au rideau, nos gonzesses…

Quand je pense à ce pauvre gars, finalement : je le plains !

Mais que tu veux : il était jeune… »

 

Gaston, n’en loupant pas une  :

« … Il était beau, il sentait bon le sable chaud…

Comme dans la chanson,

pas vrai ? »

http://www.youtube.com/watch?v=lyxqBfuo1CY

Staline, fronçant les sourcils :

« Ce que j’adore chez toi, c’est la subtilité de ta prose. »

Puis versant le nectare dans les verres :

« Le blanc, ça ce bois frais, alors : creuse mon gars, ça t’évitera de dire d’autres conneries ! »

 

Gaston, buvant une gorgée avec délectation : 

« Cré Diou ! Si on devait donner une définition de la perfection, ton Muscadet en serait la plus parfaite incarnation !!! »

 

Staline :

« C’est beau ce que tu dis !

Y’en a qu’ont le vin mauvais, toi t’as le picrate littéraire…

Moi aussi j’aimerais faire de belles phrases que je déposerais sur le papier, avec des mots bien écrits à la plume sergent-major, trempée dans l’encre violette (en évitant les pâtés), faites de pleins et de déliés.

Ha, si j’avais ton inspiration spontannée et que j’étais sorti de l’école autrement qu’à coup de pied au cul,  je ferais un roman…

Pourquoi pas celui de cette femme qu’apparemment René connait très bien, ce qui a l’air de te contrarier… »

 

Gaston :

« Je suis pour la paix des ménages, et je ne crois pas qu’Alice apprécierait le tableau !

Alors accouche : c’est qui  cette nana ?!? »

 

Blaise, ne voulant pas être trop indiscret vis à vis de Chimène et René qui s’étaient enfermés dans leur « bulle », avait rejoint Gaston et Staline au comptoir, ce dernier lui servant un verre de Muscadet et lui disant :

« Je pense que de nous tous, tu es le plus qualifié pour nous narrer l’histoire de Chimène… »

 

Gaston, surpris :

« Parceque tu la connais ?!? »

 

Blaise :

« Ha ben je veux, ouais !!!

« La veuve noire », ça te dit rien ?!?

C’est elle qui était notre chef de groupe dans la résistance… »

 

Gaston :

« Veuve Noire, rien que ça ?!? »

 

Blaise :

« Crois-moi, ce surnom n’étais pas usurpé, car à elle seule, elle a fait plus de victimes chez les schleuhs qu’une division de panzers dans nos lignes !!!

Elle n’avait peur de rien, et c’est bien ce qui nous foutait les jetons… Comme si à chaque mission, elle souhaitait ne jamais en revenir.

Elle s’est fait serrée par la Gestapo en 44, suite à une dénonciation.

 

Je peux te jurer qu’ils ne lui ont pas fait de cadeau…

Malgré ça, elle n’a jamais moufté !!!

Ils l’ont envoyé d’abord à Drancy, avant de l’orienter à Auschwitz où elle n’a été libérée par l’armée rouge que le 27 janvier 1945, dans un état de maigreur qu’on ne peut imaginer… Son crâne était rasé, elle qui était si fière de ses longs cheveux roux…

Personnellement, on était plusieurs à se douter que seul un chagrin d’amour pouvait expliquer que sa propre vie ait si peu d’importance, pour qu’elle la mette constament en danger…

Elle avait plus de burnes que nous, crois-moi !!!

Lorsqu’elle a vu le premier soldat russe libérateur si blond, si jeune, si beau, si grand et vigoureux, elle s’est jetée dans ces bras !

C’est con la vie, parfois : elle n’ai jamais su ce qu’il était devenu…

Et c’est pas faute d’avoir cherché !!! »

 

Gaston :

« Celui qui, à l’origine, lui aurait brisé le coeur : serait donc René ? »

 

Staline :

« Faut croire l’ami : ça me les coupe autant que toi autant que toi !

Regarde l’expression de leur visage : ces deux-là ce sont aimés où je ne m’y connais pas… »

 

Gaston, admiratif mais embarrassé :

« Sacré René… Il n’a pas fini de m’étonner celui-là !

Lorsque je l’ai vu débarquer  en quarante avec sa femme, sa fille et les valises à la main, il semblait avoir la vie de « Monsieur tout le monde ».

Dire que c’est Alice qui m’a demandé d’emmener son René pour lui changer les idées, lui qui était si morose…

Ben c’est réussi, les copains !!! »

 

Blaise :

« Tu pouvais pas deviner, mon poto.

« Monsieur tout le monde », c’est un guss comme nous qui s’est acheté une conduite.

Il traine souvent une ou deux valoches dans laquelle vaut mieux éviter de piocher !

Apparemment celle-là, elle viens de te péter à la gueule… »

 

Gaston :

« Joseph, amène du papier, de l’encre violette et ta plume sergent-major : le Blaise se sent inspiré, ce serait dommage de pas « immortaliser » !!! »

 

Staline, dévisageant Gaston :

« Heu… Tu serais pas un tantinet surmené, l’ami ?… »

 

Gaston, regardant René et Chimène  :

« Non, je somatise,

180px-Sigmund_Freud_LIFE

comme disait le vieux Sigmund ! »

 

Staline, faisant la grimace :

« Laisse tomber !!! Ce qu’il a pu en dire comme connerie celui-là…

Parlons de choses sérieuses !

Je taperais bien une petite douzaine d’huitre, moi… Pas vous les vieux gars ?!? »

 

Blaise, faisant un clin d’oeil à Gaston :

« Ben… On m’a toujours dit que c’était malpoli de refuser : pas vrai ? »

 

Gaston, jouant le jeu :

« On va prendre sur nous… On voudrait surtout pas vexer !!! »

 

Staline, soupirant et levant les yeux :

« Pfff ! Y’a des fois, je me demande si vous me méritez !!! »

Il se retourne vers la cuisine :

« Marceline, mon petit, tu tiens la caisse : mes amis et moi, on a une conférence au sommet ! »

 

Une splendide créature apparut, s’installant derrière le comptoir…

Marceline :

« Bien M’sieur Joseph ! »

Gaston, estomaqué :

« Où as-tu trouvé cette merveille ?!? »

 

Staline :

« Vous feriez bien de fermez vos bouches avant que les mouches ne viennent y passer le reste de l’hiver, Messieurs !!!

Après le départ de ma moitié, tellement dégoûté et déçu de la race humaine, je m’apprétais à faire une grosse connerie.

Parceque, j’ai beau faire le malin, mais quand y’a plus eu de femme dans ma maison, ça m’a fait un sacré vide…

Non pas parceque tu dois te taper le ménage, mais précisément parceque tu n’as plus de ménage, et tu te retrouves là comme un con, à espérer entendre sa voix, même si elle gueule…

 

Gaston, peiné, mettant la main sur l’épaule de Staline :

« T’as voulu t’foutre en l’air, mon gars ?!? »

 

Staline, après un bref silence :

« C’est au moment où je me demandais si j’aurais le courage de le faire que cette petite est arrivée de nulle part, frappant à la porte du bar !

Elle n’avait plus de parents, plus d’argent, elle avait froid, elle avait faim…

Je l’ai chauffée, nourrie, je l’ai écouté parler de sa vie qui avait tout pour inspirer notre bienfaiteur Emile Zola !!!

En la mettant près du feu, c’est moi que je réchauffais…

En lui donnant à manger, c’est moi que je nourrissais…

Cette petite, sans le savoir, m’a redonné le goût de vivre ! »

 

Gaston :

« Excuse-moi d’être indiscret, mais cette petite partage-t-elle tes sentiments ? »

 

Staline :

« Je l’espère… On verra bien ! »

 

Gaston :

« Je te le souhaite de tout coeur, mais nous arrivons à des âges où il faut être lucide : il y a un monde entre le « grand amour » et la « reconnaissance »…

Enfin, la prochaine fois que tu as envie de te foutre en l’air, passe à la maison avant ! On se bourrera la gueule et je tâcherai de te faire oublier tes chagrins !!! »

 

Staline, ému, servant une assiette d’huitre à chacun :

« Décidément, t’es un bon gars le Gaston, et ça fait chaud au coeur d’avoir un ami comme toi ! Même si avec René, vous êtes des casse-couilles de première… »

 

A suivre…

17 Commentaires à “ Nineties : « Puisqu’il fallait bien continuer…(38ème partie) ” »

  1. FANETTE dit :

    Coucou Jean-Jacques
    Haaaaaaaaaaaaaa je vois que la suite est publiée :lol: Houuuuuuuuuuuuu mais il y en a long :lol: alors je vais reviendre :lol: dans la journée car RV ce matin
    Donc pour le moment je passe te faire un petit coucou et te dire à plus tard
    bsious

    Dernière publication sur FANETTE : lll

  2. canelle49 dit :

    Bonjour JJ,

    il ne manque qu’un livre dans ma bibliothèque, et c’est le tien…………….
    Je ne trouve plus les mots pour dire combien j’aime ta plume qui me fait rire et pleurer, tous les sentiments passent par ta plume qui n’est pas aux bouts de tes doigts, mais au bout de ton coeur !

    Merci JJ de nous offrir tous ces instants magiques de lecture que je relis souvent plusieurs fois pour m’en imprégner le plus possible.

    Gros bisous à vous deux

    Helene

    Dernière publication sur air du temps : Un cri d'amour !

    • Bonjour Hélène,
      8-) Je ne sais plus moi-même comment te dire merci pour tant compliments… :D

      Avec ce que j’ai déjà écrit et tout ce qu’il me reste encore à raconter, ce n’est pas un livre mais l’équivalent d’une encyclopédie qu’il faudrait stocker dans une bibliothèque classique !!! ;)

      Quand tu penses que je n’en suis qu’aux années 90 et qu’il me reste à aborder 2000 et 2010.

      Celui ou celle qui prendrait mon blog en route doit se demander pourquoi j’évoque des souvenirs se situant entre 1900 et 1947 dans la rubrique « nineties ». Pour rappel, les « Nineties » commence réellement en 1990 au décès de ma Maman (funeste période dans ma vie qui était déjà compliquée !). C’est à l’occasion de ses funérailles que me revient tout son passé et celui de mes Grand-Parents, d’où ce flashback dont nous aborderons la 39ème partie et qui en comprendra beaucoup d’autres encore.
      En effet, il y aura le mariage de mes parents, leur évolution professionnelle, les enfants (je suis le dernier de la liste – du premier lit -), la maladie, les trahisons, les désillusions, le divorce, les drames, mes rapports conflictuels avec mon Père et mes soeurs (indépendamment les uns des autres), mon enfance et ma scolarité aussi laborieuse que mon parcours affectif… Je parlerai de l’amitié aussi : la fausse et la vraie !!!

      Tu vois, rien que pour les « Nineties », y’en a pour plusieurs années…

      Bisous, et merci encore et toujours, Ô toi ma muse !!!

      Jean-Jacques.

  3. Ah par les paroles,la prose de Gaston,les rencontres,les sentiments,l’amour,les idéaux bien ancrés,du vrai des humbles qui ne recherchent la gloire,
    autour d’un verre,d’un plat d’huitres,partager une fraternité,
    excellent comme toujours par tes mots,ce temps d’existence si bien évoqué,
    salut à toi ami Jean-Jacques,à bientôt.

    Dernière publication sur Chasseur d'Images Spirituelles : La vie est bien triste à ce jour

    • Salut ami Loïc,

      Merci pour ces paroles qui viennent du coeur, ce qui me fait une immense joie !!!

      La fraternité : c’est bien ce que j’ai recherché toute ma vie…
      Elle ne vient pas du sang, hélas… Ou tant mieux, c’est peut-être ce qui la rend plus riche et noble !!!

      Amitié,

      Jean-Jacques.

  4. FANETTE dit :

    Bonjour Jean-Jacques
    Mais mais mais mais mais, j’adooooooooooore ta façon d’écrire et de raconter
    gardes tout cela bien au fond de ton coeur et de ta tête, peut être un jour tu pourras en faire un film, franchement, on s’y voit dans ton récit, on s’y croit et c’est cela qui est formidable
    belle journée JJ et prends soin de vous
    bisous

    Dernière publication sur FANETTE : lll

    • Bonjour FANETTE,

      Merciiiiiiiiiiii !!!

      Si un cinéaste était inspiré par mes textes pour faire un film, ce serait 8-) l’apothéose de la félicité…
      Et si c’était Claude Lelouche, alors là : ce serait la volupté suprême !!!

      Mais il faut raison garder, car j’écris tout cela uniquement pour le plaisir, sans recherche de gloire, à l’image des personnages de je décris…

      Le fait que tu vives les scènes comme si tu y étais, comme Hélène, me montre que je réussis ce tournage virtuel : celui que je réalise dans ma tête !

      Gros bisous,

      Jean-Jacques.

  5. binicaise dit :

    En réponse à ton commentaire sur mon blog ce phare la Vieille non merci je ne me vois pas y être car c’est la zone des tempêtes violentes, « L’Enfer de la Vieille doit sa célébrité à sa situation isolée en mer dans une zone agitée » voilà ce que l’on trouve sur wikipédia à son sujet « .Je te conseille plutôt Cordouan au large de Royan c’est le plus beau des phares il faut voir l’intérieur une pure merveille j’ai vu beaucoup de reportages sur lui.
    Bonne soirée bises Jacqueline

    Dernière publication sur Binicaise : Blog en pause pour une durée indéterminée.

    • Bonjour Jacqueline,

      C’est côté innaccessible et extrême qui m’a envouté dans ton sujet…
      Malgré tout, je pense que tu as raison.
      Mon dieu, que la Bretagne est belle !!!

      Bon week-end et bisous,

      Jean-Jacques.

  6. jcn54 dit :

    On en a pour nos sous encore en passant chez toi ! (sourire)
    Merci Jiji pour nous conter si bien cette saga !
    Je te souhaite une xecellente journée.
    Amicalement.
    JC

    Dernière publication sur Jean Claude's news : Un ange parmi les anges

  7. canelle49 dit :

    Bonjour JJ,

    je reviens te lire, te lire c’est comme regarder encore et encore, un film qu’on a aimé sans jamais se lasser.

    Gros bisous à vous deux

    Helene

    Dernière publication sur air du temps : Un cri d'amour !

    • Merci tendre Hélène,

      J’ai déjà bien avancé dans ma « 39ème partie des Ninteties » dont la compositon se présente dans mon esprit sous la forme d’une pièce de théatre…
      Il y aura pas mal de lecture.
      Mais chuuuuuuut ! ;)

      Bon week-end et bisous,

      Jean-Jacques.

  8. Très bon week-end à toi ami Jean-Jacques.

    Dernière publication sur Chasseur d'Images Spirituelles : La vie est bien triste à ce jour

  9. canelle49 dit :

    Bonsoir JJ,

    Wouaaa il ne reste plus alors qu’à trouver les acteurs et monter la pièce…………on peut rêver non ? Après tout, il y a bien des troupes de théâtre amateurs qui pourraient te lire et être interessé………

    Je vois l’affiche et en gros sur l’affiche:

    Auteur: Jean-Jacques, digne fils d’Audiard….

    Gros bisous à vous deux

    Helene

    Dernière publication sur air du temps : Un cri d'amour !

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