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( 22 février, 2012 )

Nineties : « Puisqu’il fallait bien continuer… » (35ème partie)

« Les anges maudits, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 33 :

Nineties :

« …Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?!? (1/6)« 

http://www.youtube.com/watch?v=MbyEp3L96Q8

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

« Boulevard des insomnies… »

 dans Saga familiale

 

Barnabé avait réussi à bouger légèrement son épaule, qu’une bonne centaine de fourmis virtuelles parcouraient sans vergogne.

Contrairement à Isabelle dont il avait déplacé la tête avec une extrême délicatesse aidé de ses bras imposants, il ne dormait toujours pas.

C’est alors qu’une des plus grandes énigmes de l’univers vint s’imposer à son esprit, résumée par cette question existentielle que se posent une majorité d’hommes vivant dans l’Hémisphère Nord depuis la nuit des temps, lorsque l’amour de leur vie vient se blottir contre leur corps :

« Mais pourquoi, dans cette sacrée métropole, les femmes ont-elles les pieds si froid, bon Dieu ?!? »

Il avait eu un élément de réponse donné par l’une de ses conquêtes :

« Mais, mon ami, si nous n’avions pas besoin de nous servir de vous comme « bouillotte » pendant les longues soirées d’hiver, quelle serait votre utilité dans ce bas monde ?… »

Ha, les femmes françaises, elles prennaient de plus en plus d’assurance aux abords des années cinquante, inflencées par les petites nièces de l’Oncle Sam, que l’on pouvait observer dans les films venus de ce  »nouveau monde » qui submergeaient nos salles de cinéma (une des compensations exigée par le plan Marshall, sujet que nous traiterons un peu plus en détail ultérieurement) … Et par les initiatives politiques à leur égard de  »Tonton Charles », le  »gardien du temple France », dont la haute silouhette au service de l’histoire les faisait fondre et entretenait une bonne patrie de son electorat !

« Tonton Charles », mais c’est pourtant vrai !!!

Que devenait-il celui-là ?!?

Cela fera bientôt deux ans au mois de janvier 1948 qu’il avait claqué la porte, en désaccord avec les communistes, concernant la nouvelle constitution.

Et puis cette réduction des budgets militaires de 20% pour cause de crise lui avait fait comme un électrochoc. En effet : les français, et d’entre-eux les politiciens, avaient-ils si peu de mémoire pour oublier les causes de  »l’affront » en cette sombre année 1940 ?!?

A Bayeux (Normandie), dans un discours resté célèbre en ce 16 juin 1946, il exposa sa conception de l’organisation politique, incarné par un Etat Démocratique fort…

Mais le Peuple, probablement encore traumatisé par le souvenir du rythme des bottes allemandes sur nos pavés en 40, ne l’avait pas suivi sur ce dossier trop ambitieux, lui qui ne voulait que sortir de la crise tout en pansant ses plaies .

Pourtant, l’année suivante, le RPF (rassemblement pour le peuple français) nouvellement créé par le général avait obtenu 35% des suffrages aux municipales, ce qui constituait un succès électoral non négligeable…

Bah, il reviendra bientôt, à n’en pas douter !

Ce peuple si frileux aujourd’hui à qui il avait redonné l’espoir dès les premiers jours de l’occupation lui devait au moins ça, non ?!?

 

A cet instant précis, son beau-père René distant de plus de deux cents kilomètres, n’arrivait pas non plus à dormir, contrairement à son épouse Alice…

Lui, ce n’était pas à De Gaulle qu’il pensait,

mais à Léon Blum,

qui avait donné sa démission un an après le bon Charles pour laisser à la Répubique le soin de faire naître son quatrième enfant, avant de profiter d’une retraite bien méritée !

1936,  le Front Populaire, c’était lui : espoir d’une vie meilleure dans un monde qui semblait oublier qu’un ouvrier était autre chose qu’un outil qu’on prend et qu’on jette.

Certains voulurent ignorer que sous leur carapace mise à rude épreuve,

battait le coeur d’un être humain…

Tuer ses espoirs en son sein, c’était tuer ce qu’il restait de l’humanité sur cette planète meurtrie !!!

Il fallait donc bien qu’un jour, d’entre eux, les humains se réveillent, lassés des rectrictions qui avaient toujours cours en 1947.

Paris avait été libéré de ses oppresseurs trois ans plus tôt mais les tickets de rationnement étaient toujours en vigueur.

Lorsque ces bons technocrates qui constituaient le Cabinet Ramadier décidèrent de réduire la ration quotidienne de pain de 300 à 250 grammes, c’en fut trop !!!

Combien de temps encore avant de reconstruire une économie, sans que ce soit systématiquement sur le dos du prolétaire, la race la plus vulnérable de ce système capitaliste ?!?

Combien de temps encore avant de laisser au  »bas peuple » la possiblilité de pouvoir manger à sa fin quand les élus, eux, se baffrent sans vergogne ?!?

Combien de temps encore les classes laborieuses allaient-elles subir l’épreuve des files d’attente, où se glissent toujours quelques passe-droits, rappelant les pires heures de l’humiliation qui furent celles d’une nation vaincue à cause de l’incompétence de ses dirigeants,ceux-là même qui n’avaient que faire d’envoyer à l’abattoir de pauvres hères qui ne savaient même pas se servir de ces vieux fusils presque rouillés hérités de 14, à l’image de ces uniformes rafistolés ridicules dont on les avait parés ?!?

C’est en avril 1947 qu’une grève vit le jour à la régie Renault, agravée en septembre par la dénonciation du plan Marshall par le « Kominform », parti communiste international.

Si l’on peut reprocher à Blum le laxisme qui facilita la défaite de la France en 1940 et son inertie dans la guerre d’Espagne (qu’on pouvait expliquer par son statut de juif engendrant les menaces et pressions qui en découlèrent, via les ligues d’extrême droite de l’époque), il fut quand même celui qui négocia l’annulation de notre dette auprès des Etats-Unis après la guerre, ce qui nous délivra d’un poids économique considérable.

D’accord, nous fument submergés en compensation de productions hollywoodiennes en masse dans nos salles obscures, mais n’était-ce pas un moindre mal ?

Chacun pouvait croire qu’avec l’armistice de 1945, les peuples pouvaient vivre en paix.

Hélas, ce ne fut l’arbre qui cacha la forêt…

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L’Allemagne nazie ayant été vaincue laissa la place à deux superpuissances qui  entamèrent ce que l’on n’osa pas nommer « la troisième guerre mondiale »…

Ainsi, les grèves qui prirent naissance à un niveau local furent récupérées par le parti communiste, avec la bénédiction de Staline, trop heureux de se servir des revendications des classes laborieuses européennes pour faire barrage à leur concurrent direct : les Etats-Unis, dont le plan Marshall n’était autre qu’une stratégie visant à combattre le communisme !

Truman, qui avait succédé à Roosvelt, avait tout compris lorsqu’il déclara  :

« La misère fait le lit du communisme. »

N’était-ce pas là les prémices de ce que l’on appellera ensuite « La guerre froide » ?!?

 

René se parla soudain à lui-même :

« Bon sang ! Dire que je réfléchis à tout ça, tandis que d’autres dorment, ce qui est logique à cette heure de la nuit…

Et celui qui m’a pris ma fille, ce cauchemar bien vivant contre lequel je ne peux rien : dort-il à cette heure ? »

 

Et non il ne dormait toujours pas, contrairement à

Isabelle,

celle qui avait changé sa vie.

Tellement sereine, elle n’en était que plus belle…

 

A suivre…

( 2 février, 2012 )

Triste nouvelle…

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Triste nouvelle... dans Chronique du temps qui passe...

Comme si nous n’avions pas assez de problèmes à gérer :

ma Gigi vient de perdre sa Maman qui vivait à la Réunion !

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

Je suis très triste pour elle, moi qui connaît cette douleur dont j’ai déjà parlé sur ce blog…

 

Je vais d’ailleurs mettre mon blog sur « pause », le temps de digérer tout ça et d’essayer de redonner un peu de baume au coeur à ma belle-famille, ne serait-ce que par l’écoute qui, dans ces cas-là constitue un soutien non négligeable…

A Bientôt !!!

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