( 20 février, 2011 )

Nineties : « puisqu’il fallait bien continuer… » (10ème partie)

« Les anges déchus, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 8 :

Nineties :

Betty Ross (1752-1836) présente le drapeau américain à Georges Washington (1732-1799)

Contrairement à l’Europe, le passé des États Unis était récent.

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

Mais ce qui scellait notre amitié portait un nom, et pas des moindres :  »Gilbert du Mortier, marquis de Lafayette » (1757-1834), héros de la Révolution Américaine qui fut un grand ami de Washington !!!

 dans Saga familiale

Ils s’en était souvenus lors de la 1ère Guerre Mondiale, nous ne devions jamais l’oublier lors de la seconde !!!

http://www.youtube.com/watch?v=d1NR2K-gazo&feature=fvwrel

 

A) « Radio Paris » ment…

René, furieux :

« C’est bien la peine de nous avoir imposé cette carte de jardinage de mes fesses, puisque les boches viennent se servir directement dans nos récoltes !!!

Alice :

« Tais-toi, il vont t’entendre…

Tu vas nous attirer des ennuis ! »

Des soldats allemands étaient venus se servir dans le potager de mon Grand-Père, comme ils le faisaient souvent en cette période de pénurie qui ne faisait que s’aggraver…

René avait ses petites caches secrètes dont une partie était résevée aux résistants, mais il fallait donner aux légumes le temps de pousser.

Et plus les visites de l’occupant étaient fréquentes, moins les réserves « annexes » se remplissaient : c’était une question bêtement arithmétique.

Un des soldats entra dans la maison et regarda un peu partout.

Il observa le lit de Maman.

Avec son accent, il dit :

« Vous avez enfants ? »

René n’en menait pas large, car le lit avait été mis au dessus d’une trappe, celle-là même au dessous de laquelle était stocké l’essentiel de sa réserve de légumes et de conserves (faites maison).

Il répondit :

« Oui, nous avons une fille qui est en pension, pour ses études. »

Le soldat regarda la TSF, légèrement intrigué…

Soudain, le visage d’Alice se crispa, d’autant que le soldat tourna le bouton.

Il attendit une ou deux minutes que l’appareil se mette en marche (il fallait ce temps pour le démarrage, comme pour les premières télévisions dans les années 50 !).

René, observant le stress d’Alice, compris que la situation pouvait vite prendre une tournure dramatique…

« Radio Londres » ne tarda pas à se faire entendre !

http://www.youtube.com/watch?v=m0WHm1Nmf_I

Le soldat tourna rapidement le bouton en sens inverse pour couper la TSF, lorsqu’un de ses collègues fit irruption à son tour dans la maison.

Les deux échangèrent quelques paroles, puis le deuxième sortit avec son sac empli des légumes cueillis réquisitionnés…

Le soldat regarda le couple avec un oeil malicieux, montrant de l’index la TSF.

Il dit :

« Verboten : savez-vous ?!? »

Alice sortit un pot de gelée de groseille, un des derniers qui lui restait de l’année précédente, faute de n’avoir pas pu en faire cette année, à cause des pénuries de matières premières, dont le sucre.

Elle le tendit au soldat en disant :

« Tenez : c’est pour vous… »

Le soldat, dont le visage c’était fait soudain nostalgique :

« Danke, neine… Heu, gardez pour petite fille : je suis soldat, mais Papa aussi !

Très vilaine chose, la guerre !!! »

Il mis le doigt sur sa bouche et dit « chut », exécuta un demi-tour et pris congé.

Alice, le pot de gelée de groseille dans sa main encore tremblante, avait la larme à l’oeil.

Pour la peur qu’elle avait ressentie, bien sûr…

Mais surtout parcequ’elle avait pris conscience que même un soldat allemand pouvait avoir un coeur, une femme et des enfants qui l’attendaient quelquepart, au delà de cette frontière, qu’un patriote français ou allié ne pouvait que maudire…

Que ce soldat n’avait souvent pas eu le choix et qu’avant tout ça, il était un civil on ne peut plus respectable : un bon fils qui ne demandait qu’à être un bon père de famille, dans le pays de ces ancêtres, loin de ces rancunes stériles et meutrières dans lesquels ont l’avait impliqué !

René, lui, sorti une bouteille de calva et s’en bu un verre d’une seule traite, ce qui n’était pas son habitude…

B) Paris, Vichy-Berlin… Et l’horreur !!!

Il était important pour Berlin de maintenir, chez les « occupés » un état de terreur.

Le traumatisme provoqué en 1940 par le martellement des bottes allemandes sur le pavé parisien s’estompait avec le temps. Les privations de nourriture et de liberté ne faisant que s’accroître, les citoyens ordinaires entrèrent de plus en plus en résistance, que ce soit de façon passive ou active…

Joséphine Baker, né aux USA en 1906, avait choisi la nationalité française en 1937.

Elle avait deux amours et devait le prouver par ses actes héroïques :

http://www.youtube.com/watch?v=8NsH7uJ1Y2g

Elle fut décorée de la « Croix de Guerre », « Médaille de la Résistance » et, quelques années plus tard de la « Légion d’Honneur » par le Général De Gaulle.

Travaillant pour les services secrets alliés, beaucoup de documents cruciaux furent acheminés, camouflés dans ses partitions…

Tout ceci pour essayer d’éviter  ça :

Sans commentaire…

Sans commentaire…

Sans commentaire…

Maman,  âgée de dix-sept ans, était de retour de son pensionnat, elle était triste.

Mamie Alice :

« Que t’arrive-t-il, ma fille : nous rapportes-tu de mauvaise notes ?… »

René :

« Si c’est le cas, tu sais : ce n’est pas la fin du monde ! »

Puis, regardant le carnet de note :

« Mais ?!? Tu es première de ta classe, comme d’habitude, du reste !!! »

Maman n’arrivait pas à articuler un mot et pour cause : sa meilleure amie Sarah, obligée d’accrocher une étoile jaune sur la poitrine depuis quelques mois… Oui : cette amie adorable à la jupe plissée, aux socquettes et souliers vernis, avait été embarquée avec ses parents par la gestapo !!!

J’ai mis la photo d’ »Anne Frank » car Sarah lui ressemblait, sur la photo que Maman avait conservé d’elle et qu’elle me montra plus tard…

Elle savait déjà dans son for intérieur qu’elle ne devait jamais la revoir…

Elle savait déjà que la tristesse et le chagrin, ils se plantent là : dans le coeur pour toujours…

Elle savait déjà qu’il fallait apprendre à vivre pour « vivre tout court » et continuer la route, tels que nos chers disparus l’auraient souhaités…

http://www.youtube.com/watch?v=xir-5oAWxXE&feature=fvwrel

René repensa à la phrase du soldat allemand :

« …Très vilaine chose, la guerre !!! »

 

A suivre…

6 Commentaires à “ Nineties : « puisqu’il fallait bien continuer… » (10ème partie) ” »

  1. canelle49 dit :

    Bonjour JJ,

    Te lire est un moment privilégié que je ne manquerais pour rien, je pense en ce moment même à ces libyens qui meurent sous les balles et je ne peux pas m’empêcher de penser que nous avons bien de la chance dans nos pays respectifs, plus jamais cela disait ma mère et mon père de rajouter, il faut faire en sorte que cela ne soit jamais plus possible dans l’avenir, combien d’innocents encore payeront pour la folie des dictateurs, combien encore la haine de l’autre fera de victimes, se poser la question devient des réponses impossible, comment comprendre le pire dans l’humain ? Je n’y arrive pas et jamais je ne pourrais, alors que je dit, être tolérante, je n’arrive pas à l’être avec ces dictateurs qui répriment et tuent leur peuple, le supportable à des limites.

    La phrase que tu as mis chez moi, tu as raison, elle est très con (sourire) je suis bien d’accord avec toi ! Merci pour ta fidélité sur mon blog.

    Bisous, Helene

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  2. Merci Hélène,

    Nous avons de la chance, certes, mais en revisitant mes souvenirs et ceux de mes anciens, je m’aperçois que le discours, au pays de Voltaire et d’Hugo n’a pas tellement changé au niveau de l’intolérence, depuis le siècle dernier…

    Il faut rester vigilants et ne pas accepter qu’on qualifie les chambres à gaz de « détail » et éviter de « parquer derrière des barbelés » des humains par quatégorie ethniques et religieuses, ce que je ne croyais ne plus voir en ce XXIème siècle !!!

    Bisous,

    Jean-Jacques.

  3. Une vilaine chose la guerre,pourquoi nos élites ne manient la même philosophie,c’est vrai qu’ils en sont les dernières victimes !!!
    Très bonne semaine à toi Jean-Jacques.

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  4. Salut Chasseur d’images,

    Les élites : ceux qui nous envoient au casse-pipe et qui regardent ça tranquillement dans leur pantouffles au 20 heures !!!

    Et en plus, ils sont décorés de la Légion d’Honneur… :(

    Bonne semaine à toi aussi,

    amitiés,

    Jean-Jacques.

  5. jcn54 dit :

    Guerre, un mot qui ne devrait pas exister!
    C’est toujours avec plaisir que je viens te rendre visite JJ.
    Merci pour ces souvenirs que tu partages avec nous.
    Bonne soirée.
    Amicalement.

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  6. Bonjour JC,

    Et merci !!!

    Cet après-midi, j’irai piquer une de ces fameuses recettes pour préparer à manger ce soir : c’est vrai que c’est bien pratique…

    Amitiés,

    Jean-Jacques.

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