Nineties : « puisqu’il fallait bien continuer… » (5ème partie)
« Les anges déchus, les comptables et le père prodigue…«
Chapitre 3 :
http://www.youtube.com/watch?v=tkoGcSB74sU&feature=related
82 années séparaient nos deuils, et pourtant, nous étions réunis « virtuellement » pour la première fois Réné et moi…
Jusqu’à présent, j’avais toujours été très critique vis à vis de mon Grand-Père, à cause de ce que je pensais être un manque d’affection pour Maman, qui en avait gardé de terribles cicatrices affectives.
J’allais avoir 17 ans en 1974 lorsqu’un médecin lui fit un vaccin contre la grippe.
Ceci était nouveau et les gens se méfiaient de ce remède « miracle ».
« Faîtes-moi confiance ! », lui dit le médecin…
Deux jours plus tard, s’assistai aux obsèques de « Pépère » car, petit détail en passant : il était allergique au produit !
En regardant le Christ au dessus du lit, je repensais à une phrase entendue sur « France Inter » :
« Aujourd’hui, le Christ ne pourrait pas réssusciter Lazare : la médecine a fait beaucoup trop de progrès !!! »
Concernant le décès de cet homme, je n’avais pas de chagrin puisque je ne l’avais pas vraiment connu.
J’étais désolé pour lui, quoi que dans son cas, il était libéré de tout, finalement !
Et puis, il n’y aurait plus cette atmosphère pesante, dans cette maison où la rancune n’avait été rangée au fond d’un placard que pour mieux reservir plus tard !
Ma Grand-Mère était l’incarnation de la douceur : je l’avais tout de suite aimée.
La complicité entre nous rendait jalouse Gwladys, dont le plus grand regret fut de ne pas m’avoir étranglé quand elle pouvait le faire, lorsque j’étais petit.
C’est ce qu’elle aimait à répéter avec le sourire sadique et faux-cul qui la caractérisait.
La plaisanterie : c’était une de ses techniques de communication qui lui servait à déblatérer toutes les horreurs qu’elle pensait vraiment, sans qu’on puisse la contrer.
Maman et »Mémère » (qualificatif pour désigner Mamie Alice) étaient profondément tristes, ce qui était naturel… Mais, lorsque je me tournai vers Gwladys, j’eu l’impression de croiser celui de la « Reine de la nuit », personnage heineux de « La flûte enchantée » de Mozart, que Maman passait souvent…
http://www.youtube.com/watch?v=-YrAzrCIZIQ&feature=fvsr
Et oui : j’étais sur « son territoire » et, choses agravantes, non content d’être « le petit dernier », j’étais du genre masculin… Le seul fils !!!
Elle était assez grande, mais j’avais eu l’outrecuidance de la dépasser de plus de dix centimètres, et je n’avais pas encore terminé ma croissance…
Mon caractère se forgeait de plus en plus, ce qui se traduisait par une envie d’en découdre avec cette mégère aux discours si méchants.
En 1975, elle fit une remarque désobligeante sur Maman. Je m’étais levé avec un regard « déshumanisé » (selon le témoignage de Maman), la montrant du doigt de ma main droite et serrant le point de la main gauche :
« Tu n’as qu’une seule chance aujourd’hui : tu es une femme et on ne frappe pas les femmes… Heureusement pour toi, parceque j’aurais eu plaisir à te massacrer si t’avais été un mec !!! »
Maman :
« Enfin, mon petit : on ne parles pas comme ça à sa soeur ! »
Moi :
« Une soeur, ça ?!? »
Mamie Alice :
« Jean-Jacques, voyons !!! »
Gwladys, voulant donner le change :
« Hum… Dire que j’aurais pu… »
Moi, lui coupant la parole :
« … M’étrangler : je sais !!! Faudrait te renouveler, ma vieille… Et puis, c’est trop tard maintenant !!!
Par contre, moi, je peux le faire… »
Mamie Alice et Maman :
« Ho, Jean-Jacques !!! »
Moi :
« Elle passe son temps à vous insulter et vous trouvez ça normal !
Y’en n’a pas une qui bronche… »
Puis me retournant vers la mégère et lui montrant mon poing :
« En entendant : fait donc gaffe, toi ! Et tâche de soigner ton vocabulaire, sinon !!! »
Gwladys me regardait : elle venait de perdre son premier combat !
Cet échange de regards foudroyants dura juste le temps pour elle de tourner les talons et descendre dans sa chambre, car elle avait un point faible que je venais de découvrir : elle avait peur des hommes, et j’en étais devenu un !!!
Un autre s’apercevra en 1976 qu’il vallait mieux éviter de se frotter à moi…
http://www.youtube.com/watch?v=dK1_vm0FMAU&feature=related
Je parle de celui qui fit la plus grosse connerie de sa vie en me la donnant, alors qu’il était en instance de divorce car trop volage !
Là aussi, il était trop tard pour revenir en arrière.
Mais ne sautons pas les étapes et revenons aux deuils « jumelés » dont je parlais…
Mon Grand-Père et moi avions ceci de commun, que nous avions perdu l’être qui nous était le plus cher au monde, beaucoup trop tôt.
Nous avions la même approche négative de l’image du père.
Que ce soi en 1908 ou 1990, l’histoire semblait avoir épuisé son stock d’imagination en opposant deux camps autour d’une défunte.
1908 : Charles le catholique, tenant la main de René, face au clan venu de Suisse : les protestants !
1990 : Moi, contre mes deux soeurs : il n’y avait pas plus d’amour entre elles et moi que de fleur sur le bitume !
Il en était de même entre Charles et sa belle famille.
La suite de la vie de René fut loin d’être « un long fleuve tranquille », comme nous le verrons la prochaine fois…
A suivre…
Et voilà! Jean Jacques ou l’art de s’arrêter quand on est au cœur de l’action et que l’on retient son souffle! Non vraiment tu exagères!
J’aime ta façon de t’exprimer, de lancer des paves dans la marre! Je ne sais pas si en cherchant parmi mes souvenirs j’arriverai à raconter autant de choses…elles me paraissent banales comparées à ce que tu nous distilles…mais je suis patiente…Je t’embrasse, CIlou
[J'espère que ce biniou va fonctionner : je réponds depuis cette saleté de mobile !!!]
Mes hommages Ô Cilou…
Le prochain chapitre parlera de ce qui c’est passé après 1908 jusqu’à 1926, année de naissance de celle qui me donna la vie.
Je t’ai adressé un message qui était destiné à Canelle, qui me demandait pourquoi je n’avais pas écrit de bouquin… Je me suis mélangé les crayons dans les destinataires !
Bisous.
jean-Jacques.
Ce message pour Hélène, je ne l’ai pas reçu!
Bon WE Cilou
Dernière publication sur Plius : Ne plus jamais dire jamais....
Bonjour cilou,
En fait, il s’agit du commentaire qui figure sur la 3ème partie des nineties.
J’ai fait une parenthèse pour préciser mon erreur…
Bisous,
Jean-Jacques.