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( 28 février, 2011 )

Au revoir Annie !!!

Au revoir Annie !!! dans Hommages et coups de gueule !

http://www.youtube.com/watch?v=n53KLz5OGgA

Le chemin paraît toujours trop court, et un jour il faut partir…

Là où tu es aujourd’hui, je pense que tu as retrouvé cette mémoire que tu avais perdue : tu sauras donc de nouveau pourquoi on t’aimait tant !

Une bise à tous nos chers disparus que tu viens de rejoindre, toi Annie, restée belle jusqu’au bout…

Chante pour eux,

chante pour nous !

http://www.youtube.com/watch?v=TOusaVAalZE&NR=1

 dans Hommages et coups de gueule ! 

Nous ne t’oublierons jamais !!!

 

( 27 février, 2011 )

Nineties : « Puisqu’il fallait bien continuer… » (13ème partie)

« Les anges déchus, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 11 :

La fin du début, ou début de la fin ?!?

6 août 1944 :

http://www.youtube.com/watch?v=luiByXD05hA

Nineties :

Hitler s’était suicidé le 30 avril 1945, son armée était vaincue, elle ne représentait donc plus aucune menace.

Pour le Japon qui n’avait plus la moindre chance de victoire, c’était une autre paire manches.

La population civile ne demandait qu’à capituler.

Il n’en n’était cependant pas de même pour son armée, dont chaque combattant avait pour consigne de lutter jusqu’à la mort…

D’entre-eux, les kamikazes étaient les plus redoutables et continuaient à faire des dégâts dans les lignes alliées !

Les américains furent les premiers à posséder la bombe H, il ne restait plus qu’à justifier son utilisation, car cette arme de destruction massive allait changer toute l’histoire, remettant en cause les stratégies jusqu’ici envisagées, particulièrement après le refus de l’Ultimatum de Potsdam (visant à fixer le sort des nations ennemies).

L’opération « Downfall » (Plan B), destinée à envahir le Japon avec les forces alliées, devenait obsolète et permettait à Truman, Président officiel des États-Unis depuis le décès de Roosevelt (le 12 avril 1945) de passer un message on ne peut plus clair à Staline !

Il le reçu cinq sur cinq au prix de plus de 150.000 morts !!!

L’utilisation de cette arme apocalyptique fut justifiée,  à l’époque, en six points :

1) Satisfaire l’opinion publique  en vengeant les soldats tués sur le front du Pacifique.

2) Réduire la durée de la guerre.

3) Éviter l’Opération « Downfall »,  dont les estimations étaient coûteuse en vies humaines dans chaque camp.

4) Mettre en place une stratégie pour contrer l’Union Soviétique.

5) Avoir une frappe dissuasive.

6) Justifier un programme dont le coût avait été exorbitant.

C’est tout juste si Truman n’avait pas fait oeuvre de charité !!!

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

Cette Maman n’avait sûrement pas la même analyse… 

Hirochima et Nagazaki sont encore aujourd’hui sujets de débats polémiques…

Si l’Allemagne avait possédé cette force de frappe et qu’elle en eût fait usage, nombre de polémistes, philosophes et historiens, faisant autorité en la matière, affirment qu’il ne fait nul doute que les responsables auraient été pendus, convaincus de crime contre l’humanité  !!!

Pour ma part, j’ai le sentiment amer que cet épisode dramatique, même s’il fut à l’origine de la reddition d’Hirohito, engendra, en d’autres lieux, d’autres temps, une nouvelle forme de conflit planétaire, que l’on n’ose pas ouvertement appeler aujourd’hui  »Troisième Guerre Mondiale » et qui pourrait s’avérer plus destructrice encore…

Car tous les ingrédients y sont :

 dans Saga familiale

* Fanatisme, intégrisme…

* Kamikazes…

* Recherche d’armes de destructions massives à des fins belliqueuses !!!

La Deuxième Guerre Mondiale, grâce aux nazies, avait mis le mot « fin » à une certaine déontologie qui consistait à respecter ce minimum qu’on appelait « le code de l’honneur », dont quelques extraits figuraient dans les « Conventions de Genève »…

Dès lors, purent commencer les procès pour punir les méchants.

Les deux superpuissances, alliées d’hier, se regardaient en chiens de faïence : la « Guerre Froide » ne faisait que commencer !!!

Voilà dans quelles conditons Maman entâmait ses vingt ans, elle qui faillit bien ne pas les avoir (on saura pourquoi plus tard) :

http://www.dailymotion.com/video/xdr193_georges-brassens-le-temps-passe_music

Certains prétendaient que c’était le plus beau jour de sa vie…

C’étaient le mêmes qui affirmaient que les morts étaient tous des braves types !

 

A suivre…

( 25 février, 2011 )

Nineties : « Puisqu’il fallait bien continuer… » (12ème partie)

« Les anges déchus, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 10 :

Revoir Paris…Un rêve qui devint réalité !

Nineties :

http://www.youtube.com/watch?v=NOW0kWhUKDo&NR=1

 

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

Je regardais cette plage dont chaque centimètre carré était imprégné de l’âme et du sang de tous ces héros venus des quatre coins de la planète pour nous offrir un Monde Libre  !!!

Il fallut des années avant que le sang ne s’efface du sable. C’était une « marée rouge », souvent décrite par Maman, que cette vision avait traumatisée au même rang que les parachutistes descendant, sans vie, en flamme le 6 juin 1944…

En repensant à tout cela, je me sentais coupable de m’appitoyer sur moi-même, pauvre hère qui avait fait quoi de sa vie ? Rien encore : il me fallait la construire, ne serait-ce que pour ne pas insulter la mémoire de ceux qui avaient suffisamment cru en notre avenir pour nous donner, en sacrifice, leur vie et leur jeunesse !!!

C’est à cet instant que j’eus la conviction que la mémoire était l’élément essentiel de l’avenir, que l’ignorer serait comme retirer une perche à un athlète de haut niveau : sans elle, il ne franchirait jamais cette barre au dessus de laquelle il devait atteindre les étoiles, celles de ses objectifs, mais surtout de ses rêves…

 dans Saga familiale

Le 25 août 1944, Paris est libéré !!!

http://www.youtube.com/watch?v=olg7AXaLni4

Caen, ville où Maman était en pension, avait été libéré quelques temps avant, mais n’était plus qu’un champs de ruine.

D’après ce que l’on m’en avait dit, pour Le Havre, bombardé dès le mois de mai,  c’était encore pire !

Il fut dit que c’était le prix à payer pour gagner la guerre…

Malgré tout, on faisait la fête dans toutes les villes et villages, à chaque arrivée de G.I.

Ils avaient du chewing-gum, du chocolat, qu’ils distribuaient aux civils : enfants et femmes de préférence !

Ils avait aussi cette musique qui changeait du style bavarois que « petit caporal » avait essayé de leur imposer depuis 1940 :

http://www.youtube.com/watch?v=bR3K5uB-wMA&feature=related

Le temps des comptes et surtout des règlements de comptes était venu, parfois d’une manière assez sommaire.

Des femmes que l’on disait trop tendres avec l’occupant furent tondues…

http://www.youtube.com/watch?v=FHtjow9a9sU

Cette image me fait poser une question sur la nature humaine :

« Est-il logique que les victimes deviennent à leur tour des bourreaux ?

En se comportant tels les monstres qui nous ont asservis : ne faisons-nous pas finalement partie de leur caste immonde ?!? »

Cela réssuscitera-t-il les martyrs, comme ceux d’Oradour sur Glane ?…

http://www.youtube.com/watch?v=BxTiZuVtU5o

Pour le « Capitaine P », l’heure n’était pas aux questions, car il fallait continuer d’avancer…

Avec Kieffer, ce chef pour qui il eût donné, comme tous ses camarades, sa vie, il débarqua en Hollande avant d’envahir l’Allemagne, où « petit caporal » décida de mettre le mot « fin » à son délire démoniaque :

Dès lors, le monde pouvait repartir sur de nouvelles bases, à condition de ne point être amnésique !!!

Mais la jeunesse des années 80 semblaient être imprégnée d’un certain malaise, celui de l’époque de ses parents et grands-parents, comme décrit par Lelouche dans « Les uns et les autres » :

Un parfum de fin du monde…

http://www.youtube.com/watch?v=k_PYlcpkwtU

 

A suivre…

( 23 février, 2011 )

Nineties : « Puisqu’il fallait bien continuer… » (11ème partie)

« Les anges déchus, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 9 :

A) Quand l’espoir renaît !!!

Nineties :

6 juin 1944… 

http://www.youtube.com/watch?v=cPk21C0Wpkg 

C’était l’année des 18 ans de Maman, les civils avaient été mis à l’abri dans les tranchées du bois de Bavant.

Les bombardements alliés et la riposte allemande faisaient rage depuis trois heures du matin.

La plupart des parachutistes n’arrivaient pas vivants au sol, beaucoup d’entre-eux descendaient en flamme (ce qui traumatisa Maman qui me relatait souvent cette vision d’horreur.).

Sur les plages, les soldats qui avaient échappé à la noyade, entrainés par un matériel trop lourd vers le fond, se faisaient tirer comme des lapins par les balles ennemies !

Comme si ce n’était pas suffisant, il y avait cette météo qui n’était pas en leur faveur : une tempête dans la tempête.

Les civils étaient partagés entre deux sentiments : l’espoir de pouvoir vivre enfin « libres » de nouveau un jour, grâce à tous ces petits gars venus se faire tuer pour eux (pour nous !), et l’angoisse d’un nouvel échec, à l’image du débarquement de Dieppe du 19 août 1942, baptisé « Opération Jubilee »…

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

http://www.youtube.com/watch?v=yBsXecz0zE4

Il fut dit par la suite que cette opération n’avait pas pour but une victoire finale. Elle était destinée à évaluer les défenses allemandes, servant de « répétition »…

Quoi qu’il en soit, à ce moment précis, nous étions au coeur du « D-Day », !

 dans Saga familiale

Partie 1 : http://www.youtube.com/watch?v=eec6Qm2jaJ8

Partie 2 : http://www.youtube.com/watch?v=DzRy4DH7Y_A&feature=related

Dans la partie 2, on entend un nom qui me tient particulièrement à coeur :

(Commandant Philippe) « Kieffer »…

Philippe Kieffer, né le 24 octobre 1899, avait constitué un commando de 177 volontaires, dont une majorité de français qui n’avait jamais accepté la défaite et étaient près à donner leur vie pour la France Libre !

Ils furent les premier à débarquer en terre de France, à Ouistréham…

http://www.youtube.com/watch?v=2WDgd6MzoiM

B) Le « Capitaine P »

Parmis les 177, un jeune capitaine breton [qu'on appelera "Capitaine P"] que j’eus l’honneur de côtoyer entre 1982 et 1983, qui faillit bien être mon Beau-Père…

Alors qu’avec ses camarades il avançait à l’intérieur des terres après avoir pris le contrôle du casino au passage, il avait déjà à son actif  le débarquement d’Afrique du Nord !

Je me suis souvent dit que la destinée est une chose très bizarre.

Juin 1944 : le « Capitaine P » était dans le même secteur que Maman.

Décembre 1982 : Je passai le jour de l’an, invité à la table du « Commandant P », en compagnie de sa femme, sa fille (détail troublant : né un 24 octobre, comme Kieffer !) et quelques amis de cette dernière.

Il m’avait tout de suite apprécié car j’étais le seul à avoir fait mon service militaire, parmis tous les prétendants que lui avait amené sa fille.

Quand il sut que c’était dans l’Infanterie de Marine, il m’apprécia encore plus…

Apprenant que mes Grands-Parents et Maman vivaient en Normandie en 1944, à quelques kilomètres de l’endroit où il avait débarqué, son regard brillait de mille feux : c’est tout juste s’il ne m’aurait pas « roulé une pelle » (c’est une image…) !!!

Je n’arrêtais pas de lui poser des questions sur ce qu’il avait vécu, mais la communication n’était pas facile, car il avait dû subir l’ablation des cordes vocales suite à un cancer de la gorge, conséquence du bombardement de Bordeaux en 1940 où il avait ingurgité du fuel, comme ses camarades.

Beaucoup des compagnons qui, comme lui, essayaient de rejoindre De Gaulle avaient péri, soit victimes des bombes et de la mitraille, soit empoisonnés par le carburant des batiments détruits.

Ce qui le sauva, lui et quelques autres, ce fut la biture qu’ils se prirent pour se remettre de leurs émotions qui les rendirent tellement malades qu’ils vomirent, expulsant le fuel « mortel » et l’alcool…

Il finit par rejoindre De Gaulle très peu de temps après, rien ne pouvant enrayer sa détermination !

Il ne devait attraper son cancer que trente-cinq ans plus tard, alors qu’il était retraité de la marine marchande où il termina sa carrière en qualité de Commandant, après avoir fait je ne sais combien de fois le tour du monde !

J’avais rencontré sa fille en boîte de nuit, notre histoire ne dura que trois mois.

Je me remettais assez mal de ce chagrin d’amour, d’autant que d’adorais ses parents !

Il était plus âgé que sa femme, d’origine bretonne comme lui, qui était toujours en activité.

Quelle que soit l’affection que nous avions l’un pour l’autre, la condition essentielle pour qu’ils deviennent mes Beaux-Parents, c’était que leur fille me garde…

Je voulais m’écarter des boîtes de nuit, elle ne vivait que pour la danse, son objectif était contraire au mien : c’est comme ça !

Le coeur lourd, alors que la rupture n’était pas encore officielle, j’étais allé me ressourcer à Tigreville chez Mamie Alice, qui vivait avec cette soeur aînée que je n’avais que très peu connu : dans cette Normandie où tant de destins s’étaient croisés sans se voir…

Qu’espérais-je en foulant le sable que le « Capitaine P » avait foulé trente-neuf ans plus tôt, fusil à la main, moi qui n’avait que pour seule arme une immense peine ?

Peut-être un miracle…

 

A suivre…

( 20 février, 2011 )

Nineties : « puisqu’il fallait bien continuer… » (10ème partie)

« Les anges déchus, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 8 :

Nineties :

Betty Ross (1752-1836) présente le drapeau américain à Georges Washington (1732-1799)

Contrairement à l’Europe, le passé des États Unis était récent.

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

Mais ce qui scellait notre amitié portait un nom, et pas des moindres :  »Gilbert du Mortier, marquis de Lafayette » (1757-1834), héros de la Révolution Américaine qui fut un grand ami de Washington !!!

 dans Saga familiale

Ils s’en était souvenus lors de la 1ère Guerre Mondiale, nous ne devions jamais l’oublier lors de la seconde !!!

http://www.youtube.com/watch?v=d1NR2K-gazo&feature=fvwrel

 

A) « Radio Paris » ment…

René, furieux :

« C’est bien la peine de nous avoir imposé cette carte de jardinage de mes fesses, puisque les boches viennent se servir directement dans nos récoltes !!!

Alice :

« Tais-toi, il vont t’entendre…

Tu vas nous attirer des ennuis ! »

Des soldats allemands étaient venus se servir dans le potager de mon Grand-Père, comme ils le faisaient souvent en cette période de pénurie qui ne faisait que s’aggraver…

René avait ses petites caches secrètes dont une partie était résevée aux résistants, mais il fallait donner aux légumes le temps de pousser.

Et plus les visites de l’occupant étaient fréquentes, moins les réserves « annexes » se remplissaient : c’était une question bêtement arithmétique.

Un des soldats entra dans la maison et regarda un peu partout.

Il observa le lit de Maman.

Avec son accent, il dit :

« Vous avez enfants ? »

René n’en menait pas large, car le lit avait été mis au dessus d’une trappe, celle-là même au dessous de laquelle était stocké l’essentiel de sa réserve de légumes et de conserves (faites maison).

Il répondit :

« Oui, nous avons une fille qui est en pension, pour ses études. »

Le soldat regarda la TSF, légèrement intrigué…

Soudain, le visage d’Alice se crispa, d’autant que le soldat tourna le bouton.

Il attendit une ou deux minutes que l’appareil se mette en marche (il fallait ce temps pour le démarrage, comme pour les premières télévisions dans les années 50 !).

René, observant le stress d’Alice, compris que la situation pouvait vite prendre une tournure dramatique…

« Radio Londres » ne tarda pas à se faire entendre !

http://www.youtube.com/watch?v=m0WHm1Nmf_I

Le soldat tourna rapidement le bouton en sens inverse pour couper la TSF, lorsqu’un de ses collègues fit irruption à son tour dans la maison.

Les deux échangèrent quelques paroles, puis le deuxième sortit avec son sac empli des légumes cueillis réquisitionnés…

Le soldat regarda le couple avec un oeil malicieux, montrant de l’index la TSF.

Il dit :

« Verboten : savez-vous ?!? »

Alice sortit un pot de gelée de groseille, un des derniers qui lui restait de l’année précédente, faute de n’avoir pas pu en faire cette année, à cause des pénuries de matières premières, dont le sucre.

Elle le tendit au soldat en disant :

« Tenez : c’est pour vous… »

Le soldat, dont le visage c’était fait soudain nostalgique :

« Danke, neine… Heu, gardez pour petite fille : je suis soldat, mais Papa aussi !

Très vilaine chose, la guerre !!! »

Il mis le doigt sur sa bouche et dit « chut », exécuta un demi-tour et pris congé.

Alice, le pot de gelée de groseille dans sa main encore tremblante, avait la larme à l’oeil.

Pour la peur qu’elle avait ressentie, bien sûr…

Mais surtout parcequ’elle avait pris conscience que même un soldat allemand pouvait avoir un coeur, une femme et des enfants qui l’attendaient quelquepart, au delà de cette frontière, qu’un patriote français ou allié ne pouvait que maudire…

Que ce soldat n’avait souvent pas eu le choix et qu’avant tout ça, il était un civil on ne peut plus respectable : un bon fils qui ne demandait qu’à être un bon père de famille, dans le pays de ces ancêtres, loin de ces rancunes stériles et meutrières dans lesquels ont l’avait impliqué !

René, lui, sorti une bouteille de calva et s’en bu un verre d’une seule traite, ce qui n’était pas son habitude…

B) Paris, Vichy-Berlin… Et l’horreur !!!

Il était important pour Berlin de maintenir, chez les « occupés » un état de terreur.

Le traumatisme provoqué en 1940 par le martellement des bottes allemandes sur le pavé parisien s’estompait avec le temps. Les privations de nourriture et de liberté ne faisant que s’accroître, les citoyens ordinaires entrèrent de plus en plus en résistance, que ce soit de façon passive ou active…

Joséphine Baker, né aux USA en 1906, avait choisi la nationalité française en 1937.

Elle avait deux amours et devait le prouver par ses actes héroïques :

http://www.youtube.com/watch?v=8NsH7uJ1Y2g

Elle fut décorée de la « Croix de Guerre », « Médaille de la Résistance » et, quelques années plus tard de la « Légion d’Honneur » par le Général De Gaulle.

Travaillant pour les services secrets alliés, beaucoup de documents cruciaux furent acheminés, camouflés dans ses partitions…

Tout ceci pour essayer d’éviter  ça :

Sans commentaire…

Sans commentaire…

Sans commentaire…

Maman,  âgée de dix-sept ans, était de retour de son pensionnat, elle était triste.

Mamie Alice :

« Que t’arrive-t-il, ma fille : nous rapportes-tu de mauvaise notes ?… »

René :

« Si c’est le cas, tu sais : ce n’est pas la fin du monde ! »

Puis, regardant le carnet de note :

« Mais ?!? Tu es première de ta classe, comme d’habitude, du reste !!! »

Maman n’arrivait pas à articuler un mot et pour cause : sa meilleure amie Sarah, obligée d’accrocher une étoile jaune sur la poitrine depuis quelques mois… Oui : cette amie adorable à la jupe plissée, aux socquettes et souliers vernis, avait été embarquée avec ses parents par la gestapo !!!

J’ai mis la photo d’ »Anne Frank » car Sarah lui ressemblait, sur la photo que Maman avait conservé d’elle et qu’elle me montra plus tard…

Elle savait déjà dans son for intérieur qu’elle ne devait jamais la revoir…

Elle savait déjà que la tristesse et le chagrin, ils se plantent là : dans le coeur pour toujours…

Elle savait déjà qu’il fallait apprendre à vivre pour « vivre tout court » et continuer la route, tels que nos chers disparus l’auraient souhaités…

http://www.youtube.com/watch?v=xir-5oAWxXE&feature=fvwrel

René repensa à la phrase du soldat allemand :

« …Très vilaine chose, la guerre !!! »

 

A suivre…

( 18 février, 2011 )

Nineties : « Puisqu’il fallait bien continuer… » (9ème partie)

« Les anges déchus les comptables et le père prodigue« 

Chapitre 7 :

Nineties :

A la minceur des épluchures, on voit la grandeur des nations…

http://www.youtube.com/watch?v=t21sT1d55oo

A) « La grande scène du trois » !

Dans le bureau du notaire, ça ne rigolait pas du tout…

Celui-ci s’épongeait le front tandis que la soeur se signait, car René venait de lâcher quelques insultes et jurons dont il avait le secret, adressés à titre postume à son paternel.

Le notaire :

« Allons-allons, Monsieur, il y a une soeur, ici, quand même !!! »

René, s’adressant à elle :

« Excusez-moi, je n’ai aucun grief contre vous, ma chère soeur « soeur », mais là : c’est la goute d’eau qui fait déborder le vase !

Enfin : comprenez… »

La soeur :

« Puisque j’apprends que nous avons le même père, nous pouvons peut-être nous tutoyer et nous embrasser…

J’accueille cette nouvelle comme un don de Dieu !!! »

René fut désappointé et pris dans ses bras cette soeur qui venait de lui tomber du ciel.

Elle semblait tellement heureuse, son regard brillant d’une étincelle qu’il ne pouvait comprendre : celle de la foi…

Le prénom officiel de sa demi-soeur était « Geneviève », mais par rapport à sa communauté, elle était « Soeur Marie-Geneviève des Anges ».

René :

« Je suppose que c’est cet empaqueté de… »

Le notaire, à René :

« Allons-allons !!! »

René, l’oeil assassin :

« Pardon…

…Que notre « cher » papa t’as envoyé au couvent de bonne heure pour se débarrasser de toi, comme il l’a fait pour moi chez les jésuites ! »

Geneviève :

« Pas du tout !

Je ne me sentais pas à ma place dans la société.

Un jour, Dieu m’a envoyé un signe :

j’ai décidé de lui consacrer ma vie. »

René :

« Ha bon ?…

Il y a quand même certains détails que j’aimerais bien éclaircir, dans cette histoire…

Papa et ta mère vivaient ensemble après ta naissance ? »

Geneviève :

« Oui, mais je ne le voyais pas beaucoup.

Maman m’a expliqué qu’il était obligé de s’absenter souvent à cause de son travail… »

René :

« Tu parles…

Il n’a jamais rien foutu de sa vie, à part me pourrir la mienne, il a rendu ma mère tellement malheureuse qu’elle en est morte et, détail aggravant : ce con a dilapidé toute sa fortune !!! »

Le notaire :

« Allons-allons… »

Geneviève, le regard plein de compassion :

« Laissez, Maître !

Comme tu dois être malheureux d’avoir en toi tant de haine à exprimer…

Faut-il qu’il existe dans ton coeur de grandes souffrances…

Quoi qu’il ait fait, le Seigneur nous ordonne d’accorder le pardon à notre père.

Je lui accorde le mien sans conditions. »

René :

« Quand je pense qu’après la mort de Maman, mon père jouait les veufs éplorés inconsolables, et pendant que j’en bavais chez les moines les plus autères qui soit, Môssieur s’envoyait en l’air !!!

Alors : pour le pardon, excuse-moi, mais… »

Geneviève, à René :

« Je prierai pour le salut de son âme et de la tienne. »

René :

« Prie-donc pour que les fritz quittent la France le plus vite possible, ce sera plus utile !!! »

 

B) Et le spectacle continuait…

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

Pierre Laval était vraiment parfait, dans le genre…

Dans les années 30, c’est à lui qu’on doit la diminution du budget de l’armée française alors qu’Hitler réarmait l’Allemagne, en violation du traité de Versailles !!!

 dans Saga familiale

http://www.youtube.com/watch?v=_2_O433NU20

Il fut un excellent valet au service de l’Allemagne nazie : ça ne devait pas lui porter bonheur le 15 octobre 1945…

Mais n’allons pas trop vite !

« Petit caporal » s’était incliné devant la tombe de l’Empereur, en cette journée qui était restée en travers du gosier des vrais patriotes parisiens…

Mais n’oublions pas qu’aux grands hommes, les grandes erreurs !

Il aurait dû réviser son histoire et ne point chatouiller ceux qu’il appelait les « bolchéviques » : ces mêmes russes qui avaient déjà sonné le glas d’une ascention impériale fulgurante…

Combien de soldats et civils morts de part et d’autre, à cause de la folie dévastatrice d’un malade ?!?

Ho, bien sûr, il est facile d’en parler aujourd’hui, confortablement installé derrière un écran, protégé par un Etat de droit !

Je me suis souvent posé la question de savoir ce que j’aurais fait à cette époque, si j’avais été allemand : comme dans la chanson de Godlman…

http://www.youtube.com/watch?v=L_auHQlul70&feature=related

Quoi qu’il en soit, Hitler était mal barré, d’autant que les japonais, de leur côté, crurent bon d’aller provoquer l’Oncle Sam à Pearl Harbor, le 7 décembre 1941…

Et là…

Fallait pas !!!

http://www.youtube.com/watch?v=s6ty8bztBKg&feature=related

Dès le lendemain, les Etats Unis entrèrent dans le conflit : ça changeait « légèrement » la donne !

René, apprenant cela sur « Radio Londres » :

« Ce cher Adolph va savoir ce que c’est que de passer des nuits blanches, avec ce qu’il vient de se mettre sur le dos… »

Oncle Sam commençait effectivement à regrouper ses effectifs :

http://www.youtube.com/watch?v=2pfCFU3Mqww

 

A suivre…

 

( 16 février, 2011 )

Nineties : »puisqu’il fallait bien continuer… » (8ème partie)

« Les anges déchus, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 6 :

A) Contexte.

Nineties :

Pour sûr, tu pouvais chialer, mon poteau…

http://www.youtube.com/watch?v=KmknvQtJIjk

http://www.youtube.com/watch?v=yrrcOB8yYUE&feature=related

Les élus et l’armée s’étaient fait la tengente, laissant les civils à eux-même, regarder le défilé de la honte !

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

Suprême humiliation : la signature de l’armistice dans le wagon qui avait scellé la victoire de 1918…

« Petit caporal » la tenait, sa revanche !!!

Ray Ventura était en tournée avec ses « collégiens » en Amérique du sud. Etant juif, on peut comprendre pourquoi il n’est revenu qu’en 1944 !

 dans Saga familiale

Mais pour ceux qui restaient, n’ayant d’autres choix : cette chanson de 1935 prenait une autre dimension…

http://www.youtube.com/watch?v=jGQaz8bfoqE

D’autres artistes feront un choix qui, a terme, ne s’avérera pas très judicieux !

http://www.youtube.com/watch?v=Guneu-DgGy4

« J’en foutrai, moi, de l’honneur et de la dignité !

Ha il est beau, le héros de Verdun !

« Le don de sa personne » ? Il peut se le carer là où je pense !

Quand à nos soldats : j’en volerai pas un… »

http://www.youtube.com/watch?v=s87CKB5E3SQ&playnext=1&list=PL1FFADEAAFFE5F1DF

Ainsi parlait mon Grand-Père, face à cette TSF qui ne lui donnait que des informations lui hérissant le poil…

Toute la petite famille : René, Alice et leur fille Isabelle (Maman) âgée de 14 ans vivaient depuis quelques mois dans un village que nous appellerons « Tigreville », entre Ouistreham et Cabourg : une zone plutôt calme, enfin : pour l’instant !

Mamie Alice regardait la Manche, en direction de son Angleterre natale, d’où l’espoir devait renaître le 18 juin 1940…

http://www.youtube.com/watch?v=yBfxNzlLeJ4

René était devenu électricien, ce qui fut très pratique pour aménager la petite propriété qu’il surnomma « villa Isabelle », pour faire plaisir à Maman.

Il y avait un potager qui fut bien utile pour la suite des évènements.

En face, le terrain était aussi à mon Grand-Père, un des rares vestiges laissé par Charles, âgé approximativement de 76 ans, dont je ne peux dire s’il est mort pendant ou juste après la guerre (par manque de documentation).

Ce que je sais, par contre, c’est qu’il eut le temps de faire au moins deux conneries avant de disparaître…

Presque tout Tigreville lui appartenait.

Pris de court (lui aussi !) par la guerre, il vendit toutes les parcelles restantes pour une bouchée de pain, et là : ce fut René qui entamait un ulcère, même s’il vivait correctement du fruit de son travail et n’avait besoin d’aucune aide extérieure.

Non, c’était juste pour le principe : avoir possédé une telle fortune par « héritage » et l’avoir dilapidé de façon si pitoyable dans une vie oisive, donc inutile… Si inutile !!!

Dès lors, il n’eut de cesse que de mettre, sou par sou, tout ce qu’il pouvait de côté, se jurant bien de pouvoir transmettre à sa descendance, un patrimoine que son géniteur fut bien incapable de lui donner, à par cette maison et le terrain d’en face…

B) La surprise…

Lorsqu’il fallut assister à la lecture du testament, René croyait, à juste titre, que cela ne pendrait que quelques minutes. Le bilan, il le devinait !

Il se demandait bien, par contre, ce que cette bonne-soeur pouvait bien faire-là, dans cette salle d’attente qui faisait plus penser à une salle mortuaire qu’autre chose.

Il faut préciser que l’enfance de René, chez les jésuites, en avait fait un anticlérical épidermique.

La seule bonne soeur qui trouvait grâce à ses yeux, il ne devait la connaître que dans les « sixties », grâce à un « gendarme » :

http://www.youtube.com/watch?v=ac6fxnjrQ8U&playnext=1&list=PLDFC25DC7FCD7ACA6

En attendant, nous étions dans les années 40, et le notaire fit entrer mon Grand-Père et la Soeur…

J’imagine « Papy René », au faciès naturellement neurasthénique, prenant celui de Louis de Funès dans la 2 CV de la nonne, dépassé par cette situation…

Le notaire, embarrassé :

« Heu… Avant d’entamer la lecture du testament, je tiens à présenter mes condoléances à chacun de vous… »

René :

« Chacun… De nous ?!? »

La Soeur, aussi étonnée que René :

« Pouvez-vous nous en dire plus ?!? »

Le notaire, à René :

« Il se trouve que j’ai là deux bulletins de naissances qui m’indique que votre père Charles a eu deux enfants : vous, le fils légitime, en 1900…

Il a eu ensuite une fille, dix ans plus tard : votre demi-soeur…

Que je vous présente ! »

 

A suivre…

( 14 février, 2011 )

Nineties : « puisqu’il fallait bien continuer »… (7ème partie)

« les anges déchus, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 5 :

Nineties :

http://www.youtube.com/watch?v=X_aV61q25U8&feature=related

La petite fille née de cette union fut appelée Isabelle.

C’était un joli bébé qui faisait fondre toute la famille de René.

Du côté d’Alice, la jeune Maman, il n’en existait pas car Georges, son petit frère et elle, était orphelins.

Mamie Alice ne me parla jamais de son passé : elle esquivait toujours les questions que je lui posais.

Tout ce que je sais, c’est qu’elle arriva à l’âge de cinq ans  avec Georges, en terre de France par bateau, gardant au fond d’elle cet hymne qui restera à jamais dans son coeur et celui de son frère…

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

http://www.youtube.com/watch?v=KY-3TXv7aLY

« Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est le nom de la première ville qui nous a accueillie : « Chaumont-en-Vexin » !!! C’était un drôle de nom pour la petite fille que j’étais, ne sachant pas parler un mot de français… »

C’est tout ce que je pus extirper de Mamie Alice…

Quelles sont les circonstances qui l’avaient ensuite amené à Paris ?

 dans Saga familiale

Pourquoi n’était-elle pas mariée en 1925 alors qu’elle avait 27 ans ?

Quelle était son activité professionnelle ?

Autant de choses que je n’ai jamais sues !

Je pense qu’elle devait donner des cours d’anglais, étant parfaitement bilingue, et elle était assez douée pour la couture : travailla-t-elle dans ce domaine ?… Mystère !

Quoi qu’il en soit, elle était une bonne Maman.

Dix-huit ans après la perte de Ludivine, René n’avait toujours pas fait le deuil. Il ne devait jamais le faire, du reste !

Dire que c’était un mauvais père serait exagéré, mais il n’avait pas la « fibre paternelle », il étais assez maladroit, selon ce que m’en a raconté Maman.

Avait-il du mal à incarner le rôle de ce personnage, qu’il avait de bonnes raisons de détester ?

Aurait-il préféré avoir un fils ?

1927 : Le cinéma devient parlant…

Avec le « Le chanteur de jazz », interprété par Al Jolson :

http://www.youtube.com/watch?v=PIaj7FNHnjQ&feature=related

Mon Grand-Père, en grand visionnaire, déclara :

« Ça ne marchera jamais, ce machin là !!! »

Il eut d’autres sorties de ce genre (on le constatera plus tard !), et on se félicitera qu’il n’ait jamais été « trader », ce qui eût été une catastrophe pour la famille, certes, mais surtout pour la France !!!

En parlant de ça…

1929 : Une crise venue des Etats-Unis vint nous heurter de plein fouet…

http://www.youtube.com/watch?v=-wCq3V3CU5s&feature=related

Charles et son frère avaient du mouron à se faire, car la plupart de leurs actions n’avaient plus de valeur que celle du prix du papier leur servant de support.

René pris conscience, dès ce moment, qu’il ne fallait pas compter sur un quelconque « héritage », mot qui reviendra souvent dans la bouche amère de la petite fille qu’il élèvera bien plus tard : Gwladys.

Charles vendit peu à peu des terrains et propriétés qu’il possédait, certains étant situés à Chamonix et à Avoriaz (qui ne portait pas encore ce nom) !!!

Il ne lui restait donc que les terrains et propriétés de Normandie, détail qui aura son importance dans la destinée de ma branche familiale maternelle, car, comme le dit la chanson :

http://www.youtube.com/watch?v=XwKpE9e3h-c

Quoi de plus beau qu’un enfant qui vient de naître ?

Mais des fois, sauf votre respect, faudrait pas que ça grandisse…

Je crois que le prénom de celui-là était « Adolph »

http://www.youtube.com/watch?v=CnHDI2MvNQw&feature=related

En 1933, « petit caporal » était devenu grand, la crise de 1929 lui ayant servie de tremplin dans une Allemagne à la dérive : il était devenu chancelier…

René :

« De toutes façons, mes enfants, nous ne cragnons rien avec la ligne Maginot ! »

Bah : s’il le disait…

Et puis, à cette époque, on ne contrariait pas les aînés, encore moins les hommes…

1936 : le Front Populaire redonna l’espoir d’un monde meilleur à la classe ouvrière, la partie la plus vulnérable d’un capitalisme qui les avait tant méprisés et martyrisés.

Ce furent les premiers congés payés !!!

http://www.youtube.com/watch?v=jLeDr8zJ6UU

« En ce temps-là, je me rappelle que les gens étaient heureux, alors qu’ils n’avaient pas grand-chose ! », m’avait souvent dit Maman.

C’est ce qui me fit croire longtemps qu’avant : c’était mieux.

D’ailleurs, quel ancien, même aujourd’hui, n’a pas tendance à le dire ?

Hollywood nous faisait rêver sur les pas de danse magiques de Ginger et Fred :

http://www.youtube.com/watch?v=UnUfY-URXzA

Mais, dans un éclair de lucidité, mon Grand-Père révisa son optimisme en découvrant ce qui se passait en Europe, en dehors de nos frontières, grace à la TSF qui avait fait son apparition dans la maison.

En 1940, un certain colonel De Gaulle fut nommé, à la hâte, Général, afin de repousser l’invasion des troupes hitlériennes qui avaient contourné la ligne Maginot !!!

Ce n’était pas faute d’avoir alerté les hauts responsables depuis la fin de la première guerre, mais on prétendait qu’il exagérait…

René avait pris une décision quelques mois auparavant :

« Il faut voir les choses en face : les allemands ne vont pas tarder à envahir Paris, nous allons donc nous installer en Normandie… Comme ça, on sera tranquille pendant toute la guerre ! »

Quand je vous disais que c’était un visionnaire !!!

Depuis les antilles, celui qui devait devenir mon père regardait, non sans émotion, les bateaux s’éloigner au large, emportant des parents ou des proches, incorporés dans ce nouveau conflit dont certains ne devaient jamais revenir.

Les femmes créoles chantaient ceci :

http://www.youtube.com/watch?v=b37sUzD0C18

 

A suivre…

( 12 février, 2011 )

Nineties : « puisqu’il fallait bien continuer… » (6ème partie)

« Les anges déchus, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 4 :

Maman aimait beaucoup la mélodie de cette chanson du film « Orpheo negro » :

http://www.youtube.com/watch?v=qzdyoOA60dQ&feature=related

Nineties :

Alors qu’on posait cette plaque de marbre qui serait son dernier manteau, elle avait probablement rejoint son père et Ludivine dans ce voyage d’où l’on ne revient jamais…

En 1908, Charles le catholique se vengea de la plus odieuse des façons de sa belle famille suisse protestante, en confiant son fils René aux jésuites, en pensionnat.

Imaginez la jeunesse de ce gamin, dont le père coupa les ponts avec la famille de cette Maman, qu’il avait tant aimé et qui devait en renier la religion d’origine !

Allez-donc lui expliquer qu’il vivait à la belle époque…

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

http://www.youtube.com/watch?v=wmHi-2LDrfM&feature=related

Pendant qu’on lui inculquait une éducation austère, le temps poursuivait sa route et Charles continuait sa vie oisive de rentier.

Cette fortune lui venait d’un ancêtre « marchand de bain », qui avait tellement bien gagné sa vie, qu’au moins deux générations suivantes n’eurent pas besoin de travailler !

Charles et son frère (car il en avait un !) en étaient les derniers représentants.

Dans ce nouveau siècle qu’ils venaient d’aborder, ils dilapideront tranquillement tout ce qui restait de ce que cet ancêtre avait construit, à la force de ses poignets !

En 1912, les hommes avaient achevé une nouvelle « tour de Babel », celle-ci devait évoluer sur l’eau et fut baptisé « Titanic ».

Il faut croire que Dieu n’aime décidément pas ceux qui prétendent, par leur orgueil, le surclasser et le défier…

 dans Saga familiale

http://www.youtube.com/watch?v=8wTlureUMP8

En 1914, un certain François Ferdinand eut la mauvaise idée de se faire assassiner à Sarajevo, ce qui facha beaucoup de monde en Europe !

Un dénommé Jaurès tenta de s’opposer à la guerre : un étudiant nationaliste au nom assez significatif, « Raoul Vilain », lui fit comprendre qu’il ne partageait pas son analyse…

http://www.youtube.com/watch?v=1BWhYZAnWlQ

Les comiques troupiers étaient là pour regonfler le moral des hommes qui partirent dans un premier temps la fleur au fusil, empruntant pour beaucoup « les taxis de la marne ».

Chacun croyait que ce conflit ne durerait que très peu de temps…

http://www.youtube.com/watch?v=_lE_pYI9lpk

Mais sur le terrain, ce fut autre chose, car la première guerre mondiale venait d’éclater, elle durera quatre longues années, fera neuf millions de morts et huit millions d’invalides sur cette planète qui se jura bien que ce serait la « der des ders ».

http://www.youtube.com/watch?v=aThj0G5Era8

Personne ne s’indignant du massacre des arméniens, cela devait donner des idées nauséabondes à un jeune caporal autrichien, engagé volontaire, antisémite notoire !

Dans les lignes alliées : un capitaine français, né un an après lui, devait le croiser 21 ans plus tard…

La révolution Russe de 1917 provoqua quelques ulcères à moult estomacs, en particulier ceux de ce fénéant de Charles et de son frère.

Ils n’avaient plus qu’à faire des cocottes en papiers de leurs emprunts russes, ce qui est très décoratif mais très peu rentable, convenons-en !!!

Il est à supposer que leurs banquiers n’avaient pas mis tous les oeufs dans le même panier, mais cela devait constituer quand même une coupe sombre dans leur pouvoir d’achat.

La guerre, ils y avaient échappé, car trop vieux.

Pour celle de 1870 où nous avions perdu l’Alsace et la Lorraine, ils devaient avoir entre six et dix ans tout au plus…

Ils ne furent donc jamais des héros, leur seul titre de gloire étant d’être nés juste quand il fallait et de n’être pas morts de la grippe de 1918, celle-là même qui avait tué 30 millions d’hommes et de femmes.

Le 11 novembre 1918, le petit caporal rongeait son frein…

Il n’accepta jamais que l’armistice soit signé dans un wagon, si confortable soit-il, et se jura bien de récupérer un jour l’Alsace, la Lorraine et bien plus encore !!!

René avait terminé ses études et pris son envol en 1921, l’année de ses 21 ans : la majorité. Il s’était libéré de ce père à qui il reprochera toute sa vie ce qu’il lui avait fait.

L’Amérique, pays ami à qui nous devions une fière chandelle, commençait à nous imprégner de ses armonies, rythmes, danse et tenues, mais René n’y était pas sensible.

Peut-être traumatisé par les chants grégoriens qu’on lui avait fait ingurgiter du soir au matin pendant toutes ces années.

En attendant, le charleston faisait des ravages dans les soirées parisiennes :

http://www.youtube.com/watch?v=x6KDtr_RP5Q&feature=related

Une chose que je ne pouvais pas comprendre chez mon grand-père, c’est qu’il n’aimait pas du tout la musique !!!

C’est un état de fait que je n’ai jamais pu admettre et envisager chez n’importe quel être humain…

En 1925, après avoir fait plusieurs métiers, il devint photographe.

Il affichait toujours ce regard triste qui désespérait ses cousins, cousines, oncles et tantes du côté maternel, avec lesquels il avait renoué le contact.

Il avait aussi des amis.

Tous lui répétaient qu’à 25 ans, il faudrait peut-être songer à fonder une famille…

http://www.youtube.com/watch?v=Mk1-W6JguzE

Il accepta l’invitation à une soirée où il croisa le regard bleu d’une « femme à marier », qui avait deux ans de plus que lui.

Venue d’Angleterre, elle était arrivée sur le sol français avec son petit frère « Georges » en 1903.

Elle s’appelait Alice.

Par ce regard, elle lui demandait, comme dans cette chanson qui sortira cinq ans plus tard, de lui parler d’amour !

http://www.youtube.com/watch?v=rIAQWr34De0

En 1926, devait naître Maman…

 

A suivre…

( 11 février, 2011 )

Nineties : « puisqu’il fallait bien continuer… » (5ème partie)

« Les anges déchus, les comptables et le père prodigue…« 

Chapitre 3 :

Nineties :

http://www.youtube.com/watch?v=tkoGcSB74sU&feature=related

82 années séparaient nos deuils, et pourtant, nous étions réunis « virtuellement » pour la première fois Réné et moi…

Jusqu’à présent, j’avais toujours été très critique vis à vis de mon Grand-Père, à cause de ce que je pensais être un manque d’affection pour Maman, qui en avait gardé de terribles cicatrices affectives.

J’allais avoir 17 ans en 1974 lorsqu’un médecin lui fit un vaccin contre la grippe.

Ceci était nouveau et les gens se méfiaient de ce remède « miracle ».

 dans Et mes souvenirs deviennent ce que les anciens en font.

« Faîtes-moi confiance ! », lui dit le médecin…

Deux jours plus tard, s’assistai aux obsèques de « Pépère » car, petit détail en passant : il était allergique au produit !

En regardant le Christ au dessus du lit, je repensais à une phrase entendue sur « France Inter » :

« Aujourd’hui, le Christ ne pourrait pas réssusciter Lazare : la médecine a fait beaucoup trop de progrès !!! »

 dans Saga familiale

Concernant le décès de cet homme, je n’avais pas de chagrin puisque je ne l’avais pas vraiment connu.

J’étais désolé pour lui, quoi que dans son cas, il était libéré de tout, finalement !

Et puis, il n’y aurait plus cette atmosphère pesante, dans cette maison où la rancune n’avait été rangée au fond d’un placard que pour mieux reservir plus tard !

Ma Grand-Mère était l’incarnation de la douceur : je l’avais tout de suite aimée.

La complicité entre nous rendait jalouse Gwladys, dont le plus grand regret fut de ne pas m’avoir étranglé quand elle pouvait le faire, lorsque j’étais petit.

C’est ce qu’elle aimait à répéter avec le sourire sadique et faux-cul qui la caractérisait.

La plaisanterie : c’était une de ses techniques de communication qui lui servait à déblatérer toutes les horreurs qu’elle pensait vraiment, sans qu’on puisse la contrer.

Maman et  »Mémère » (qualificatif pour désigner Mamie Alice) étaient profondément tristes, ce qui était naturel… Mais, lorsque je me tournai vers Gwladys, j’eu l’impression de croiser celui de la « Reine de la nuit », personnage heineux de « La flûte enchantée » de Mozart, que Maman passait souvent…

http://www.youtube.com/watch?v=-YrAzrCIZIQ&feature=fvsr

Et oui : j’étais sur « son territoire » et, choses agravantes, non content d’être « le petit dernier », j’étais du genre masculin… Le seul fils !!!

Elle était assez grande, mais j’avais eu l’outrecuidance de la dépasser de plus de dix centimètres, et je n’avais pas encore terminé ma croissance…

Mon caractère se forgeait de plus en plus, ce qui se traduisait par une envie d’en découdre avec cette mégère aux discours si méchants.

En 1975, elle fit une remarque désobligeante sur Maman. Je m’étais levé avec un regard « déshumanisé » (selon le témoignage de Maman), la montrant du doigt de ma main droite et serrant le point de la main gauche :

« Tu n’as qu’une seule chance aujourd’hui : tu es une femme et on ne frappe pas les femmes… Heureusement pour toi, parceque j’aurais eu plaisir à te massacrer si t’avais été un mec !!! »

Maman :

« Enfin, mon petit : on ne parles pas comme ça à sa soeur ! »

Moi :

« Une soeur, ça ?!? »

Mamie Alice :

« Jean-Jacques, voyons !!! »

Gwladys, voulant donner le change :

« Hum… Dire que j’aurais pu… »

Moi, lui coupant la parole :

« … M’étrangler : je sais !!! Faudrait te renouveler, ma vieille… Et puis, c’est trop tard maintenant !!!

Par contre, moi, je peux le faire… »

Mamie Alice et Maman :

« Ho, Jean-Jacques !!! »

Moi :

« Elle passe son temps à vous insulter et vous trouvez ça normal !

Y’en n’a pas une qui bronche… »

Puis me retournant vers la mégère et lui montrant mon poing :

« En entendant : fait donc gaffe, toi ! Et tâche de soigner ton vocabulaire, sinon !!! »

Gwladys  me regardait : elle venait de perdre son premier combat !

Cet échange de regards foudroyants dura juste le temps pour elle de tourner les talons et descendre dans sa chambre, car elle avait un point faible que je venais de découvrir : elle avait peur des hommes, et j’en étais devenu un !!!

Un autre s’apercevra en 1976 qu’il vallait mieux éviter de se frotter à moi…

http://www.youtube.com/watch?v=dK1_vm0FMAU&feature=related

Je parle de celui qui fit la plus grosse connerie de sa vie en me la donnant, alors qu’il était en instance de divorce car trop volage !

Là aussi, il était trop tard pour revenir en arrière.

Mais ne sautons pas les étapes et revenons aux deuils « jumelés » dont je parlais…

Mon Grand-Père et moi avions ceci de commun, que nous avions perdu l’être qui nous était le plus cher au monde, beaucoup trop tôt.

Nous avions la même approche négative de l’image du père.

Que ce soi en 1908 ou 1990, l’histoire semblait avoir épuisé son stock d’imagination en opposant deux camps autour d’une défunte.

1908 : Charles le catholique, tenant la main de René, face au clan venu de Suisse : les protestants !

1990 : Moi, contre mes deux soeurs : il n’y avait pas plus d’amour entre elles et moi que de fleur sur le bitume !

Il en était de même entre Charles et sa belle famille.

La suite de la vie de René fut loin d’être « un long fleuve tranquille », comme nous le verrons la prochaine fois…

 

A suivre…

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