Derniers slows… Et si la vie était ailleurs ?!?
Et bien oui : j’avais survécu, accoudé au bar de cette discothèque qui était devenu le lieu incontournable de ma génération !
Des noltalgies se dégageaient déjà dans les textes de certains chanteurs populaires :
http://www.youtube.com/watch?v=4f96athpP90&feature=fvst
Pauvre Joe ! Son dernier slow, lui, il l’avait dansé le 20 août 1980, à 41 ans !
Il avait précédé de deux ans un certain Cloclo (11 mars 1978, 39 ans)…
http://www.youtube.com/watch?v=8Iy-HwMbkHg
http://www.youtube.com/watch?v=waTF010zFl4
Un nouveau camarade venait d’intégrer la classe de BEP commercial que je venais de redoubler (le système scolaire et moi, c’était, décidément, définitivement le divorce absolu !). Il s’appelait Ali (né outre Méditerranée), était assez imbu de sa personne et toujours en costume. Nous avons sympathisé assez vite, malgré que nous ne partagions pas du tout la même analyse concernant la gent féminine, dont il se servait comme d’autres de kleenex !
Il m’entraina dans cette boîte en automne 1976, et le regardant danser le slow, je ne pouvais m’empêcher de repenser à ce sketch de Bedos et Daumier de 1972 :
http://www.youtube.com/watch?v=Q__RO4pKJZk&playnext=1&list=PL74CC7A5011EB1508&index=48
Même si je me marrais à l’intérieur, au fond de moi, j’étais choqué par ces comportements « machos ». Le whisky-coca avait un goût de carton-pâte et la cigarette me donnait mal à la tête, mais quand on a dix-huit ans : il ne faut surtout pas dire qu’on est resté romantique et fleur-bleue, non ! Il faut jouer à l’homme !!!
Sinon, on était catalogué…
J’ai peut-être poussé un peu loin la démo, non ?!?
Enfin, quoiqu’il en soit, je rêvais de vivre quelquechose de moins superficiel, comme le décrit si bien « Monsieur » Aznavour (avec une femme, restons classiques !)…
http://www.youtube.com/watch?v=Pg8hMPtKQ2I
Mais je croyais devoir donner le change à tous ces machos demeurés en me déguisant en une sorte de Mister Hyde, la nuit…
Je n’allais que très peu sur la piste de danse éclairées par des lumières psychédéliques tournoyantes, trouvant les gesticulations environantes assez ridicules. Cela me renvoyait à mes soeurs et leurs disques des Beatles (qui étaient séparés depuis un moment, ce qui fut le drame de leur vie !).
Il fallait passer par un certain nombre de rituels pour entrer dans la bulle de ces étranges créatures qu’étaient ces femmes, qui ne ressemblaient pas à celles qui m’avaient éduquées dans la décénie précédente…
Des paramètres avaient changé, et ce n’est pas Gainsbar qui pouvait dire le contraire !
http://www.youtube.com/watch?v=ikBZjqeVgTc&feature=related
Une fois de plus, je me réfugiais dans ma vie intérieure, et jouais le bon copain des victimes consentantes de ces connards de machos !
Je ne faisais même plus l’effort d’aller sur la piste, déjà blasé à dix-huit ans…
Je tenais la veste d’Ali qui dansait comme un Dieu et s’affichait comme un ténor du paddock !
Si les minettes de mon âge m’intéressaient de moins en moins, il n’en était pas de même des femmes de quarante ans, avec lesquelles je discutais avec délice.
La plupart avait échoué dans ce « lieu de perdition » suite à une séparation ou un divorce, et je me sentais proche de cette détresse qu’on devinait en elles, qui devaient assurer l’éducation des enfants et leur quotidien. Elles venaient pour se changer les idées : on ne les appelaient pas encore les femmes « couguar »…
L’une d’elle planta son « couteau » dans mon coeur déjà blessé, mais je me sentais bien… Elle se sentait bien… J’ai vécu ces instants où l’on voudrait que le temps s’arrête :
http://www.youtube.com/watch?v=I2y0v4JIuuc
Il m’a fallu du temps pour me remettre de sa décision de ne plus jamais me revoir, à cause de l’âge, des autres et de tout ce genre de conneries inventées par les « gens biens » et conventionnels .
[Tu comprends maintenant, Cilou, pourquoi je n'ai pas voulu produire le schéma inverse, il n'y a pas si longtemps...]
Alors, j’ai erré de boîtes en boîtes, de détresses en détresses, de whisky en whisky, tout en me bousillant mes poumons avec ces putains de cigarettes, qui donnait cette fausse assurance dans ce monde de faussaire.
J’avais une chance dans mon malheur affectif : à la maison, j’avais une Maman qui savait essuyer mes larmes : si ce n’était dans le geste, c’était dans l’esprit !
1976 avait marqué le décès de ma seconde soeur (j’en parlerai une autre fois)…
Il a bien fallu s’endurcir, et je mis une carapace autour de mon coeur, je mis un peu plus de coca dans le whisky et laissais au fond de ma poche ce paquet de « Lucky Strike » que je grillais pour ressembler à Mike Hammer, le détective privé.
Je me mis, comme notre Johnny national à regretter le bon temps du Rock and Roll, apanage des sixties, mon Paradis d’enfant…
http://www.youtube.com/watch?v=a2DMlY8f1IE
Puis un jour, Ali, mon copain, me tapa sur l’épaule et me dit:
« Je crois que tu as une « ouverture » avec ma collègue ! J’ai essayé de la brancher mais elle ne me parle que de toi… C’est bientôt les slows, alors : magne-toi !! »
Moi :
« Toujours aussi poète, toi !!! »
Lorsque je vins l’inviter, elle était déjà debout et son regard bleu me transperça…
Ses yeux :
« Etaient-ils bleus, étaient-ils verts ?
En tous cas, ils étaient grands ouverts ! »
(d’après Sacha Guitry)
Une histoire venait de naître, et cela devait sonner le glas de ma période « Night-Club » (1976-1983).
Nous avons dansé pour la première fois sur cette chanson :
http://www.youtube.com/watch?v=FMExFBDfQ74
Oui, la vie était ailleurs, mais ne croyez-pas qu’elle en fut plus simple…
Suite la prochaine fois !!!
OK, la vie n’est pas un long fleuve tranquille mais, quand on se donne la peine, elle vaut vraiment le coup! Je suis une éternelle optimiste même contre vents et marées…Nous avons une petite dizaine d’années d’écart et c’est drôle j’ai la même culture musicale ou presque…Ce qui est incroyable, c’est que je connais encore par coeur leurs tubes, que ce soit cloclo, dassin…En revanche je n’ai pas bu, ni fumer et très peu fréquenté les boites de nuit…J’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur! lol! Continue à écrire, je me régale vraiment! Merci, CIlou de sa Bretagne où il a fait beau ce jour!!!
Bonjour JJ
Comme quoi, hommes ou femmes, peu importe, on peut vivre des instants coups de coeur, on peut souffrir, rire, aimer, boire ou fumer, il reste finalement que nous ne sommes pas si différent qu’on veut bien le penser, hommes ou femmes, au fond, nous avons tous, deux éléments essentiels dans nos vies et c’est un coeur et une âme, plus ou moins développés selon l’individu, mais te lire me prouve que contrairement aux idées reçues, l’homme est comme la femme !
Merci de me faire partir dans le passé de si belle façon !
Bisous, Helene
Dernière publication sur air du temps : Un cri d'amour !
Bonjour Cilou,
C’est aussi bien que tu n’aies pas fait des abus comme les miens, car si j’en parle, je n’en suis pas fier pour autant…
La Bretagne « I love » !!!
Et ceux qui disent qu’il ne fait jamais beau là-bas ne sont que de vilains personnages, non mais…
Bisous,
Jean-jacques.
Bonjour Canelle,
J’ai toujours été persuadé que l’homme et la femme étaient identiques, à part une « petite différence » qui, d’un point de vue « technique » et « pratique » m’a souvent fait bénir cette différence !!!
Qu’on soit l’un ou l’autre, nous sommes égaux dans la souffrance… Mais aussi (heureusement !) dans le bonheur.
Allez : je me replonge dans mes souvenirs dans la rédaction de mon prochain article !
Bisous,
Jean-Jacques.